LA FRANCE PITTORESQUE
4 août 1591 : mort de l’homme
de guerre François de La Noue
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Publié le vendredi 3 août 2012, par Redaction
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Ce brave gentilhomme breton naquit en 1531, et se signala dès l’enfance dans les guerres d’Italie. Victime d’une sorte de fatalité, il fut fait prisonnier aux journées de Saint-Quentin, de Jarnac, de Moncontour, et dans les Pays-Bas. Quand la lutte commença en France entre le catholicisme et la réforme, La Noue consacra ses armes à ce dernier parti : en 1567, il surprit Orléans pour le prince de Condé, qui l’envoya commander les Calvinistes de Poitou, de Saintonge et d’Amiens.

François de la Noue

François de la Noue

En 1670, ayant eu le bras fracassé au siège de Fontenay-le-Comte, on le lui coupa et on lui en substitua un de fer, avec lequel il pouvait tenir la bride de son cheval : de là lui vint le surnom de Bras-de-Fer. Après la mort de Coligny, La Noue devint le mentor du jeune roi de Navarre.

On lui offrit le commandement militaire de La Rochelle, et il l’accepta dans l’espoir d’opérer une réconciliation entre cette métropole du calvinisme et la cour. Sa modération le rendit suspect, et un jour le ministre Laplace, après lui avoir prodigué les noms les plus odieux, lui donna un soufflet.

La Noue, sans s’émouvoir, se contenta de renvoyer l’insolent ministre à sa femme, pour remédier, dit-il, au défaut de sa raison. Bientôt, reconnaissant l’inutilité du rôle de pacificateur (1i574 ), il ne songea plus qu’à combattre, et y prépara les Rochelais : il prit Brouage, les îles de Rhé et d’Oléron ; mais lui-même, tombe entre les mains des Espagnols, il y resta cinq ans : Henri de Navarre paya sa rançon. Plus tard, La Noue acquitta noblement cette dette, en engageant sa terre aux marchands qui devaient fournir des munitions à la ville de Senlis.

La victoire qu’il remporta sous ses murs lui valut un brevet pour la première place de maréchal de France. Au siège de Lamballe, il voulut monter sur une échelle pour voir ce qui se passait dans la place ; une balle le frappa au front et le fit chanceler : comme il n’était accroché que par son bras de fer, il se fracassa en tombant, et mourut au bout de quinze jours.

La Noue excellait surtout dans la guerre de partisan, et savait tourner à son profit tous les hasards et toutes les localités : jamais un revers ne le laissait sans ressource. Son caractère était au niveau de son courage : une éloquence vive et naturelle relevait l’éclat de ses talents. Les Protestants et les Catholiques donnèrent à sa perte les mêmes regrets.

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