LA FRANCE PITTORESQUE
2 août 1589 : duel de
Marolles et de Marivaut
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Publié le mardi 31 juillet 2012, par Redaction
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L’Isle-Marivaut, un des plus braves gentilshommes qui servaient dans l’armée de Henri III, ayant rencontré Marolles, qui servait dans l’armée de la ligue, lui demanda s’il n’y avait pas quelqu’un de son parti qui voulût rompre une lance pour l’amour des dames. « Il y en a mille, répondit Marolles, mais il n’en faut point d’autre que moi seul. » « Vous êtes donc vaillant et amoureux, lui dit Marivaut ; je vous en estime davantage, et cela suffit. »

Les deux armées et les dames furent témoins de la victoire du ligueur Marolles ; il enfonça le fer de sa lance dans l’œil de son adversaire, et Marivaut mourut un quart d’heure après en vrai royaliste : « Si je n’ai pas le plaisir, dit-il, de vaincre, du moins je n’aurai pas la douleur de survivre au roi mon maître. »

Le vainqueur fut ramené à Paris, au milieu des fanfares et des acclamations publiques. Les dames couronnèrent sa victoire, et le peupte en fit le soir des feux de joie. Les prédicateurs de la ligue s’écriaient en chaire : « Le jeune David a tué le philistin Goliath. » On fit l’anagramme de son nom, Claudius de Marolles, dans lequel on trouva : Adsum in duello clarus (Je brille dans les duels).

Claude de Marolles étoit le père de l’infatigable traducteur des auteurs latins, l’abbé de Marolles.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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