LA FRANCE PITTORESQUE
1er août 1558 : Etienne Marcel
est assommé d’un coup de hache à la porte
Saint-Antoine, par Jean Maillard
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Publié le lundi 30 juillet 2012, par Redaction
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Le roi Jean ayant été emmené prisonnier en Angleterre, après la funeste bataille de Poitiers, la France tomba dans la plus affreuse anarchie. Le dauphin, Charles, qui avait pris le titre de lieutenant du royaume, fut obligé de sortir de Paris, pour dérober sa tête aux fureurs d’un tribun populaire, nommé Etienne Marcel, qui était venu jusque dans son palais massacrer à ses yeux ses principaux officiers. Les désordres n’étaient pas moindres dans les provinces que dans la capitale. En Picardie, une multitude de paysans s’étant rassemblée, avait formé une espèce de confédération, appelée la Jacquerie ; ils écorchaient tous les gentilshommes qui tombaient entre leurs mains, outrageaient leurs femmes, et pillaient leurs maisons.

Le dauphin ayant assemblé les Etats du royaume à Compiègne, et obtenu des subsides pour lever des troupes, s’approcha de Paris, et en forma le siège. Marcel, chef des révoltés, voyant ’les Parisiens disposés à recevoir le dauphin, et redoutant la juste punition de ses crimes, conçut le projet d’introduire dans Paris une troupe d’Anglais qui infestaient les environs, et de se rendre maître de la ville au nom de Charles le Mauvais — ligué avec les Anglais, il cherchait à profiter de l’absence du roi Jean pour s’emparer de la couronne —, roi de Navarre : il arrive sur le coup de minuit à la porte Saint-Antoine, dont il tenait la clef dans sa main, et allait l’ouvrir aux ennemis, lorsque Jean Maillard et Pépin des Essarts, qui avaient pénétré ses desseins, arrivèrent subitement, suivis de quelques citoyens fidèles. Maillard, transporté de fureur, lève sa hache d’armes sur le traître et le renverse mort à ses pieds ; ses compagnons se jettent en même temps sur les gens de Marcel, en massacrent une partie, et arrêtent les autres.

Les Parisiens envoyèrent aussitôt une députation au dauphin pour lui faire part de leur entière soumission, et l’engager à revenir. Le dauphin rentra en effet dans Paris le 4 août suivant.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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