Nicolas II (Gérard de Bourgogne) était né dans celle province. Ses talents et ses vertus le firent élever sur le siège de Florence, et ensuite sur celui de Rome, où il fut placé en 1058, et couronné le 18 janvier 1059. C’est le premier pape dont l’histoire ait marqué le couronnement. Une faction lui opposa Jean, évêque de Velletri, connu sous le nom de Benoît X ; mais il le fit déposer par les évêques de Toscane et de Lombardie, assemblés à Sutri.
Un second concile convoqué à Rome, régla qu’à la mort du pape, les évêques cardinaux traiteraient ensemble les premiers de l’élection, qu’ils appelleraient ensuite les clercs-cardinaux, et enfin, que le reste du clergé et le peuple y donneraient leur consentement. « On choisira (ajoute le décret) dans le sein de l’Eglise même, s’il s’y trouve un sujet capable, sinon, dans un autre, sauf l’honneur dû à notre cher fils Henri, qui est maintenant roi, et qui sera, s’il plaît à Dieu, empereur, comme nous lui avons déjà accordé ; et on rendra le même honneur à ses successeurs, à qui le saint-siège aura personnellement accordé le même droit. »
Nicolas passa ensuite dans la Pouille, à la prière des Normands, qui lui restituèrent les domaines de l’Eglise romaine, dont ils s’étaient emparés. Le pape y fit un traité avec eux, après avoir levé l’anathème qu’ils avaient encouru. Richard, l’un de leurs chefs, fut confirmé dans la principauté de Capoue, qu’il avait conquise sur les Lombards. Robert Guichard, autre chef de ces conquérants, fut confirmé dans le duché de la Pouille et de la Calabre, et dans ses prétentions sur la Sicile, qu’il enlevait aux Sarrasins. Il promit au pape une redevance annuelle, et se rendit son vassal : c’est l’origine du royaume de Naples.
Nicolas mourut peu de temps après, avec la réputation d’un assez bon politique. Il garda le siège de Florence pendant son pontificat.
Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.