LA FRANCE PITTORESQUE
14 juillet 1653 : Cromwell installe
le parlement des Barebones
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Publié le samedi 14 juillet 2012, par Redaction
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Quelque temps plus tôt, Cromwel avait renvoyé le fameux parlement qui avait fait périr Charles Ier. Après cette expédition, il assembla le conseil des officiers de l’armée ; ce furent eux qui changèrent véritablement la constitution de l’Etat ; et il n’arrivait en Angleterre que ce qu’on a vu dans tous les pays de la terre, où le fort a donné la loi au faible.

Cromwel fit nommer par ce conseil cent quarante-quatre députés du peuple, qu’on prit pour la plupart dans les boutiques et dans les ateliers des artisans ; le plus accrédité de ce nouveau parlement d’Angleterre était un marchand de cuir, nommé Barebone ; de là vient qu’on appela cette assemblée le parlement des Barebones.

Cromwell, en qualité de général, écrivit une lettre circulaire à tous ces députés, et leur ordonna de venir gouverner l’Angleterre, l’Ecosse et l’Irlande. Au bout de cinq mois, ce prétendu parlement, aussi méprisé qu’incapable, fut obligé de se casser lui-même, et de remettre à son tour le pouvoir souverain au conseil de guerre, qui alors déclara Cromwell protecteur des trois royaumes. On lit dans Hume un passage remarquable au sujet de l’obéissance que les Anglais croyaient alors devoir à ce nouveau parlement :

« Il y avait alors un fort grand nombre d’Anglais, dont la disposition constante était d’adhérer au a pouvoir dominant, et de soutenir le gouvernement établi ; cette maxime n’était pas particulière à ce siècle ; mais ce qui paraît lui avoir été propre, c’est le jargon hypocrite dont on couvrait cette conduite prudente ; on l’appelait se fier à la Providence. Ainsi, lorsque la Providence avait la bonté d’accorder l’autorité suprême aux cent quarante-quatre personnes qui se trouvaient convoquées par Cromwell, elles auraient elles-mêmes été fort ingrates de manquer de complaisance à leur tour. Elles se reconnurent aussitôt pour un parlement, et commencèrent fort gravement l’exercice de leurs fonctions. Il faut confesser, que pour se laisser conduire par des prétextes de cette nature, la nation devait être au dernier degré d’abaissement. »

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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