LA FRANCE PITTORESQUE
14 juillet 1223 : mort du roi Philippe II,
surnommé Auguste
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Publié le vendredi 13 juillet 2012, par Redaction
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Philippe Auguste n’avait que quinze ans lorsqu’il parvint à la couronne en 1180. L’histoire nous le représente comme un prince doué de toutes les qualités de corps et d’esprit nécessaires pour bien gouverner, unissant la prudence au courage ; laborieux, ferme sans entêtement, magnifique sans ostentation, et libéral sans prodigalité. Infatigable dans les travaux de la guerre, sans luxe dans ses camps, sans mollesse dans sa tente, sage et calme avant le combat, terrible dans la mêlée, doux après la victoire, il avait toutes les qualités qu’on appelle héroïques.

Il avait coutume de dire qu’il ne tenait sa couronne que de Dieu et de son épée. Ce fut d’après ce principe qu’il lutta contre l’ambition de la cour de Rome avec une sagesse que l’on traitait alors d’audace et même d’impiété. Mais on lui reprochera toujours une croisade inutile, les juifs injustement chassés et dépouillés, ses éternels démêlés avec l’Angleterre, où l’on aperçoit autant de jalousie contre Henri II et Richard Cœur de Lion, que de zèle pour la défense et la splendeur de l’Etat. Il fut assez sage pour ne pas s’engager dans la quatrième croisade, qui fut publiée en 1204 ; mais il fut assez imprudent pour autoriser celle qui se préparait contre les Albigeois.

C’est de tous les rois de la troisième dynastie, celui qui a le plus étendu le domaine royal : il réunit à la couronne la Normandie, l’Anjou, le Maine, la Touraine, le Berry, le Poitou, l’Auvergne, l’Artois, et plusieurs autres comtés. « Il arriva, dit Saint-Foix, une chose assez singulière aux funérailles de Philippe Auguste. Son corps ayant été porté à Saint-Denis, avec toute la pompe qui convenait à un si grand prince, il s’éleva une dispute entre Guillaume de Joinville et le cardinal Conrard ; celui-ci prétendait officier comme légat du pape, celui-là comme archevêque de Reims. Pour terminer la querelle, on s’avisa d’un expédient qui satisfit les deux prélats. Il fut décidé que tous deux diraient une messe dans le même temps à deux autels voisins, et que les évêques, le clergé, les moines, leur répondraient comme à à un seul officiant : ce qui fut exécuté, au grand étonnement de l’assemblée, surprise d’une pareille nouveauté. »

Ce fut sous le règne de Philippe qu’on commença, en France, à connaître la boussole. Ce fut aussi de son temps que les familles commencèrent à avoir des surnoms fixes et héréditaires : les seigneurs les prenaient des terres qu’ils possédaient ; les gens de lettres, du lieu de leur naissance, et les riches marchands, du lieu de leur demeure.

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