LA FRANCE PITTORESQUE
10 juillet 1547 : combat de Jarnac
et de la Châtaigneraie
en présence du roi Henri II
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Publié le mardi 10 juillet 2012, par Redaction
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Le motif de ce combat singulier se trouve dans le cartel suivant de la Châtaigneraie, que l’histoire nous a conservé.

Cartel de François de Vivonne de la Châtaigneraie
« Sire, ayant appris que Gui Chabot de Jarnac, a été dernièrement à Compiègne, où il a dit que quiconque avait dit qu’il (lui Chabot) s’était vanté d’avoir couché avec sa belle-mère, était méchant et malheureux ; sur quoi, sire, avec votre bon plaisir et vouloir, je réponds qu’il a méchamment menti, et mentira toutes fois et quantes qu’il dira, qu’en cela j’ai dit quelque chose qu’il n’a pas dit ; car il m’a dit plusieurs fois, et s’est vanté d’avoir couché avec sa belle-mère. » François de Vivonne de la Châtaigneraie.

Cartel de Gui-Chabot de Jarnac
« Sire, avec votre bon plaisir et congé, je dis que François de Vivonne a menti, de l’imputation qu’il m’a donnée, de laquelle je vous ai parlé à Compiègne et pour ce, sire, je vous supplie très humblement, qu’il vous plaise nous octroyer le champ à toute outrance. » Gui Chabot de Jarnac.

Henri II ayant accordé le combat, les deux champions parurent en champ clos, en présence de toute la cour ; et suivant l’usage du temps, ils jurèrent chacun sur les Evangiles, qu’ils n’avaient sur eux, ni charmes, ni incantations.

Serment de François de Vivonne
« Moi , François de Vivonne, jure sur les saints Evangiles de Dieu, sur la vraie Croix, et sur la foi du baptême que je tiens de lui, qu’à bonne et juste cause, je suis venu en ce champ pour combattre Gui Chabot, lequel a mauvaise et injuste cause de se défendre contre moi, et que d’ailleurs, je n’ai sur moi, ni en mes armes, paroles, charmes où incantations, desquelles j’aie espérance de grever mon ennemi, et desquelles je me veuille aider contre lui. »

Chabot fit le même serment. La Châtaigneraie était l’homme le plus robuste de la cour, et le plus redouté dans ces sortes de combats ; il fut vaincu, au grand étonnement du roi et de toute la cour. Jarnac terrassa son adversaire, en lui donnant inopinément, sur le jarret, un coup auquel il ne s’attendait pas. De là vient le proverbe, un coup de Jarnac, pour marquer un coup fourré.

« Après la victoire (dit le père Griffet), Chabot de Jarnac se mit à genoux, levant les yeux et les mains au ciel, pour le remercier de sa victoire, et se frappant de temps en temps la poitrine avec son gantelet de fer, il s’écriait : Domine non sum dignus. »

Ce qui n’est pas moins singulier, c’est qu’il fut ensuite conduit par les hérauts, à l’église de Notre-Dame, où ayant rendu grâces à Dieu, il fit appendre les armes (Mémoires de la Colombière)

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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