LA FRANCE PITTORESQUE
7 juillet 1647 : soulèvement dans la ville
de Naples ; élévation et chute de Mazaniello
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Publié le vendredi 6 juillet 2012, par Redaction
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Le vice-roi de Naples, obligé de fournir aux frais de la guerre que l’Espagne avait alors en Italie avec la France, s’étant avisé de mettre un impôt sur les fruits, qui faisaient presque la seule nourriture du peuple en été, causa une grande émeute, à la tête de laquelle se mit un pêcheur, nommé Thomas Aniello, dit communément Mazaniello.

Ce fut un panier de figues qui l’occasionna ; ce Mazaniello, auquel il appartenait, refusant de payer les droits au receveur des impôts, le peuple se souleva en faveur du premier, et força le vice-roi à publier un édit qui supprimait la gabelle du fruit. Il demanda ensuite l’abolition de tous les autres impôts, et le rétablissement des privilèges accordés par Charles-Quint. Une réponse vague qu’on lui fit ne servit qu’à l’irriter. Les séditieux s’étant répandus dans les différents quartiers des nobles, exhalèrent leur haine invétérée contre eux, en massacrèrent quelques-uns, brûlèrent les maisons des autres , et jurèrent la perte de tous les gentilshommes.

Mazaniello, couvert de ses haillons, monté sur un échafaud, l’épée à la main, était l’âme qui faisait agir cette multitude effrénée ; d’un coup d’œil il réglait la destinée de ses compatriotes, et indiquait l’endroit ou il fallait porter le fer et le feu ; tous les ordres de la ville s’empressaient de lui apporter leurs hommages avec les plus grandes protestations d’attachement à la cause populaire.

Le cardinal archevêque de Naples, étant venu le dernier faire sa visite à Mazaniello, ce misérable lui dit avec impudence : Benchè tardi, gradisco la visità dell’ eminenza vostra. « Quoique tardive, j’agrée la visite de votre éminence. » Mais au bout de quelques jours, le bruit s’étant répandu que Mazaniello trahissait le peuple, le peuple qui, dans ces moments d’orage, n’entend pas raillerie sur cet article, se jette sur Mazaniello, et le massacre dans l’église des Carmes (le 16 juillet), après huit jours de règne.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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