LA FRANCE PITTORESQUE
Scandale (Le) de la dette publique
des Etats décrypté et dénoncé par le
philosophe breton Louis Even en 1962
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Publié le mercredi 25 janvier 2012, par Redaction
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Le scandale de la dette publique des Etats, décrypté et dénoncé par le philosophe Louis Even (1885-1974) en 1962, Breton ayant émigré au Canada en 1907
 

Extrait de sa conférence : « L’argent est basé sur la capacité de produire de la population. Cette capacité de produire appartient à la population. Il y a bien le crédit personnel d’un ouvrier, le crédit personnel d’un autre, mais s’ils travaillaient isolément, sans rapport les uns avec les autres, chacun essayant de faire tout pour lui-même, il y aurait beaucoup moins de production. Ce beaucoup plus de production c’est cela qui est le crédit de la société, c’est le crédit social.

« Or, les financiers, plus particulièrement les banquiers, ont pris pour ainsi dire la propriété de ce crédit social. Ils transforment eux-mêmes en argent. Ca n’est même pas le gouvernement qui change ce crédit de la société en argent, ça n’est pas nous, ça n’est pas la population ni nos représentants, ce sont les banquiers seuls qui ont le pouvoir, parce qu’on leur a donné ce droit-là, ils ont le pouvoir légal de changer le crédit de la société en argent. Et quand ils l’ont changé, ils prêtent cet argent-là. A qui le prêtent-ils ? Aux propriétaires du crédit social. Ils le prêtent aux producteurs pour produire. Ils le prêtent à la population pour faire des choses. Et après l’avoir prêté, ils disent vous le rembourserez, et vous me paierez de l’intérêt encore pour avoir pris votre crédit puis pour l’avoir prêté.

« Peut-on imaginer quelque chose de plus absurde ? Et le résultat de tout cela, c’est que la production et les producteurs sont à la merci de ceux qui prêtent le crédit de la société. Ils sont à leur merci. Les financiers, les banquiers qui vont prêter de l’argent peuvent refuser de le prêter ou mettre des conditions impossibles. Ils mettent l’intérêt, le terme qu’ils veulent pour se faire rembourser. Si on n’accepte pas leurs conditions, on est obligé de se passer de l’argent, de se passer du crédit qui nous appartient ; et si on accepte leurs conditions on s’endette, et on s’endette pour toute la production qu’on va faire et au-delà. »

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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