Pour connaître les autres, il faut se connaître soi-même
Cet aphorisme n’est en quelque sorte que le développement de la maxime gnôthi seauton qui signifie : Connais-toi toi-même. Cette semence de Socrate était écrite en lettres d’or dans le temple de Delphes. Les Anciens la trouvaient si admirable qu’ils ne pouvaient croire qu’un homme en fût l’auteur ; aussi l’attribuaient-ils à la divinité même.
Il n’y a donc rien de plus important et de plus nécessaire que la connaissance de soi-même. En effet, en rentrant consciencieusement dans son for intérieur, on ne peut faire autrement que de reconnaître que les défauts tiennent plus de place, en général, chez nous, que les qualités. Il serait, par conséquent, ridicule d’exiger des autres des perfections dont nous sommes dépourvus. C’est donc une faute de la plupart des gens de se montrer si sévères à l’égard de leurs semblables, quand eux-mêmes ont besoin de tant d’indulgence.
Toute acquisition de l’esprit s’obtient quand on part du connu pour aller à l’inconnu. Or, pour connaître, il est indispensable de faire précédemment un retour sur soi-même, afin de faire disparaître ses défauts. Quelque diversité qui existe entre des individus, il y a toujours un fonds commun qu’il importe d’examiner et que l’on retrouve, comme en soi-même, dans les tempéraments, dans les facultés de l’esprit, dans les caractères, dans les penchants et dans les passions.
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