LA FRANCE PITTORESQUE
Porter de l’eau à la rivière
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Publié le samedi 17 décembre 2011, par Redaction
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C’est porter quelque chose en un lieu où il y en a déjà une grande quantité
 

Cette locution caractérise les soins superflus de certaines gens qui offrent leurs secours à ceux qui n’en ont pas besoin, il se dit encore pour indiquer le transport des marchandises dans des lieux où elles abondent, comme, par exemple : porter du vin à Bordeaux, du blé à Amiens, des jambons à Mayence, du cidre en Normandie, du fromage en Suisse et de la glace en Russie.

Les Grecs disaient dans le même sens : Porter du blé en Egypte, in AEgyptum ferre fruges. Les Latins ont dit : In sylvam ligna ferre, ce qui signifie porter du bois dans la forêt. Horace nous a laissé deux vers qui abondent dans ce sens :

In sylvam ne ligna feras insanius, ac si
Graecorum malis magnas implere catervas.

et que l’on peut traduire ainsi : Grossir le nombre des poètes grecs, c’est porter du bois dans la forêt. Erasme a joint, dans les vers suivants, ce proverbe à celui qui commencé :

Largiri nummos tibi, Petre, hoc est
Sylvae ligna, vago mare addere undas.

ce qui veut dire : Te compter des écus, Pierre, c’est porter du bois dans la forêt ou ajouter de l’eau aux flots de la mer.

Voici comment quelques peuples modernes interprètent ce proverbe :
Les Allemands : Wasser in das meer tragen.
Les Anglais : To carry water in the sea.
Les Hollandais : Water in de zee brengen.
Les Italiens : E porta l’acqua al mare ou Portar acqua al mare.
Les Portugais : Levar agua ao mare ou E deitar aqua no mare.

Celle locution s’emploie quelquefois au figuré, mais alors dans ce sens : Donner des conseils à ceux qui seraient dans le cas de vous éclairer ou à ceux assez éclairés pour en prendre deux-mêmes.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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