LA FRANCE PITTORESQUE
On est souvent puni
par où on a péché
()
Publié le vendredi 16 décembre 2011, par Redaction
Imprimer cet article
Les maux que l’on éprouve sont souvent les conséquences des fautes que l’on a commises
 

Tel vit l’avare qui meurt souvent avant d’avoir joui de ses trésors, le gourmand qui, s’en faisant abus de nourriture, fatigue son estomac et s’attire des maladies ; le prodigue dont l’existence est sans cesse menacée par ses dépenses exagérées ; l’ambitieux que rien n’arrête, pas même la perpétration d’un crime et que rien ne satisfait, enfin le joueur chez lequel les émotions, sans cesse renouvelées, ont amené le dégoût de la vie.

Les auteurs anciens nous ont laissé à ce sujet leur appréciation ; voici deux vers de Lucrèce :

Circumretit vis atque injuria quemque,
Atque, unde exorta est, ad eum plerumque revertit.

dont voici la traduction : Celui qui commet une injustice, une violence se prend dans ses propres filets, car l’injustice retombe presque toujours sur son auteur.

Le philosophe Sénèque nous a laissé son idée dans la phrase suivante : Saepe in magistrum scelera redierunt sua, ce qui veut dire : Le conseiller d’un crime en a souvent été la victime. Fénelon (XVIIe siècle) nous a aussi transmis cette pensée : « Quand on a une fois trompé, ou ne peut plus être cru de personne, on est haï, craint, détesté et on est attrapé par ses propres finesses. » Voici sur ce sujet cinq vers de La Fontaine :

La ruse la mieux ourdie
Peut nuire à son inventeur,
Et souvent la perfidie
Retourne à son auteur.
Toujours par quelque endroit fourbes se laissent prendre.

Voici une anecdote tirée de l’histoire romaine et qui démontre que ce proverbe est vrai en tous points. Elle est intitulée : Le Maître d’école de Faléries : « Le consul romain Camille assiégeait depuis longtemps la ville de Faléries, sans pouvoir la prendre, ni la réduire par la famine. Un maître d’école à qui les principaux citoyens de la ville avaient confié leurs enfants, espérant recevoir une grande récompense, voulut livrer au général ennemi ces enfants dont, selon lui, les parents rachèteraient la liberté en lui abandonnant la ville. Camille le reçut avec des paroles d’indignation et le renvoya enchaîné à Faléries, sous la garde de ses propres écoliers. »

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE