LA FRANCE PITTORESQUE
Il y a loin de la coupe aux lèvres
()
Publié le vendredi 2 décembre 2011, par Redaction
Imprimer cet article
Un incident imprévu empêche souvent un résultat de s’accomplir, quoiqu’on l’ait cru prochain et assuré
 

Sur le point d’avaler une boisson, la main peut trembler et le breuvage se renverser ; de même, sur le point d’obtenir un succès, un incident survient et la non réussite trompe l’espérance. Ce proverbe nous a été transmis par les Anciens.

Les Grecs et les Romains mangeaient à demi-couchés sur des lits, en s’appuyant du coude gauche sur des coussins (position plus commode pour boire). De plus, leurs coupes larges et moins creuses que nos verres contenaient plus difficilement les liquides. Il devait donc arriver assez souvent que les boissons se répandaient avant que la coupe arrivât aux lèvres du buveur. Voilà l’origine de ce proverbe.

L’histoire nous offre bien des exemples de ces bizarreries de la fortune, en voici quelques-unes pris à toutes les époques. Citons d’abord, le roi de Perse, Cyrus, qui est tué au moment où il croyait avoir assis solidement sa puissance ; le navigateur Christophe Colomb (en 1492) en butte à l’ingratitude humaine, et n’ayant pas eu en mourant la consolation de voir son nom donné au continent qu’il a découvert et, plus tard, Napoléon perdant la bataille de Waterloo, quand il se croyait si sûr d’un succès.

Voici deux vers dans lesquels Molière a exprimé cette pensée :

On n’exécute pas tout ce qu’on se propose,
Et le chemin est long du projet à la chose.

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE