LA FRANCE PITTORESQUE
Il faut rendre le bien pour le mal
()
Publié le mercredi 30 novembre 2011, par Redaction
Imprimer cet article

Cette phrase est plutôt une maxime qu’un proverbe ; les païens la connaissaient et la mettaient en pratique. Un poète grec du VIe siècle avant Jésus-Christ, Phocylide, qui a laissé beaucoup de sentences morales en vers, disait : Relève même le cheval de ton ennemi mortel qui est tombé sur ta route.

Chez les poètes indiens on trouve une quantité de maximes qui reproduisent toutes la même pensée comme celles-ci : Comme la terre supporte ceux qui la foulent aux pieds, de même nous devons rendre le bien pour le mal. Les arbres ne refusent leur ombre à personne, pas même au bûcheron qui les abat. L’homme qui pardonne à son ennemi, en lui faisant du bien, ressemble à l’encens qui parfume le feu qui le consume.

L’histoire moderne nous a transmis un bel exemple de générosité qui vient bien à l’appui de cette maxime : « C’était en 1562, François de Lorraine, duc de Guise, après avoir vaincu les calvinistes à la bataille de Dreux, vint mettre le siège devant la ville de Rouen dont ceux-ci avait fait une place forte. Sur ces entrefaites, on lui amena un protestant aux yeux égarés et paraissant avoir en tête quelque mauvais dessein.

« Le duc de Guise l’interrogea et finit par faire avouer à ce malheureux qu’il avait formé le projet de l’assassiner. Quel mal t’ai-je fait, lui dit le duc avec bonté, pour que tu attentes à ma vie ?Vous ne m’en avez fait aucun, lui répondit cet homme, mais c’est parce que vous êtes le plus grand ennemi de ma religion. – Si ta religion, reprit le duc, te porte à m’assassiner, la mienne veut que je te pardonne ; juge laquelle des deux est la meilleure. Il lui fit donner un cheval avec cent écus et le renvoya. »

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE