LA FRANCE PITTORESQUE
Faites ce que je vous dis
et non pas ce que je fais
()
Publié le vendredi 25 novembre 2011, par Redaction
Imprimer cet article

Ce proverbe, plein d’ironie, concerne tous ces beaux parleurs qui se mêlent de donner à tout venant des conseils dont ils auraient fort souvent besoin pour eux et qui ne cessent de recommander aux autres de pratiquer les vertus dont ils ne se préoccupent pas eux-mêmes. Il a son origine et son explication dans ces paroles de l’Evangile selon Saint-Matthieu (chapitre XXVIII, vers 2 et 3) : Omnia ergo quaecumque dixeri vobis servate et facite : secundum opera vero eorum nolite facere ; dicunt enim et non faciunt, ce qui signifie : Observez donc et faites tout ce qu’ils vous diront, mais ne faites pas ce qu’ils font, car ils disent ce qu’il faut faire et ne le font pas.

Zenon, philosophe grec, comparait les hommes qui parlent bien et qui vivent mal à la monnaie d’Alexandrie qui était belle, mais pleine d’alliage. Les Anglais disent : The friar preached against stealing when he had pudding in his sleeve, ce qui veut dire : Le moine prêchait contre le vol quand il avait du boudin dans sa manche.

Voici, au sujet de ce proverbe, une anecdote fort plaisante arrivée à un certain curé qui avait fait sur l’abstinence une homélie des plus soignées. Il avait été d’autant plus éloquent qu’il avait été excité par l’attrait d’un succulent déjeuner qui l’attendait à la cure. Mais sa gouvernante qui assistait à son discours, étant sortie de l’église, s’en retourna au logis où elle s’empressa de jeter par la fenêtre tous les bons plats préparés, de façon à faire concorder les actes avec les paroles de cet homme modèle.

On peut juger de l’effet que produisit sur le curé le changement survenu dans le service de sa table lorsqu’il revint de son église. Sa gouvernante ne lui dit pas autre chose qu’elle avait cru bien faire de se conformer aux paroles qu’il avait dites en chaire.

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE