LA FRANCE PITTORESQUE
Croyez cela
et buvez de l’eau
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Publié le lundi 21 novembre 2011, par Redaction
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Ne le croyez pas, n’y comptez pas
 

Un aliment étant difficile à avaler, il faut naturellement boire de l’eau pour le faire passer.

De même, si l’on vous raconte un fait invraisemblable, vous ne le croyez pas plus que si l’on vous disait que dans une maladie, vous ne devez compter que sur l’eau pour vous guérir. On dit alors : Vous ne me ferez pas avaler cela, c’est-à-dire c’est trop fort. Telle est la portée de ce proverbe qui s’applique à toute personne paraissant croire ou voulant faire accroire à une autre quelque chose d’invraisemblable.

On voit encore aux abords de certaines sources devenues célèbres cette phrase latine : Is qui bibit hanc aquam, si fidem addit, salvus erit, ce qui signifie : Celui qui boit cette eau sera sauvée s’il a la foi. Le célèbre médecin allemand Hoffmann (1660-1742) considérait l’eau comme un remède universel et son opinion paraît avoir été partagée par plusieurs médecins français. Lesage (1668-1747) fait prononcer les paroles suivantes au docteur Sangrado dans son Gil Blas : « Sache, mon ami, qu’il ne faut que saigner et faire boire de l’eau chaude ; voilà le secret de guérir toutes les maladies du monde. Oui, ce merveilleux secret que je te révèle est renfermé dans ces deux points : dans la saignée et dans la boisson fréquente. »

Des savants font remonter l’origine de cette locution à l’époque ou l’on faisait subir aux hérétiques la question de l’eau. Voici en quoi consistait cet affreux supplice : « On leur introduisait dans la bouche un linge fin au travers duquel l’eau s’infiltrait lentement. Ces malheureux étaient obligés de boire à chaque instant, afin de pouvoir respirer et ils buvaient ainsi, sous peine de s’étouffer, jusqu’à ce qu’ils consentissent à abjurer leurs erreurs. Croyez, croyez-y leur disaient bénignement leurs tourmenteurs, croyez ou buvez de l’eau. »

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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