LA FRANCE PITTORESQUE
Chat échaudé craint l’eau froide
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Publié le vendredi 17 janvier 2020, par Redaction
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Quiconque a souffert craint la souffrance
 

Ce proverbe date du XIIIe siècle et voici comment on l’écrivait à cette époque : Chat eschaudez iaue creint (Chat échaudé craint l’eau). C’est un de nos plus anciens proverbes ; l’usage en est fréquent et la morale incontestable.

Effectivement, si l’on se reporte au chat, l’animal fin par excellence, que l’on ne peut tromper qu’une fois et qui, blessé un jour par l’eau chaude, en vient à craindre même l’eau froide, on doit naturellement s’appliquer un proverbe qui servira toujours à l’humanité comme un axiome de prudence. Car, lorsqu’on a été trompé une fois, on craint même jusqu’aux objets qui semblent ne pas cacher de piège.

Les Arabes rendent cette même idée d’une façon encore plus expressive par cette autre maxime : Le chat qui a été mordu par un serpent appréhende jusqu’à la corde, par suite de la ressemblance d’une corde avec un serpent. Les Latins avaient aussi un proverbe identique : Vulpes non iterum laqueis capitur, ce qui signifie : On ne prend pas deux fois le renard au piège. Ovide n’a-t-il pas émis la même idée lorsqu’il a dit : Tranquillas etiam naufragus horret aquas, dont voici la traduction : Le naufragé est saisi de terreur (à la vue) des eaux même tranquilles. Citons encore cet autre proverbe des Grecs modernes : Celui qui s’est brûlé en mangeant trop chaud souffle sur un morceau froid.

Un philosophe ancien, en parlant d’un homme de bien qui a été molesté par un méchant, ajoute que celui-ci appréhende même ensuite par crainte l’abord des gens de bien : Timet innocentem qui nocentem pertulit, ce qui veut dire : Il craint l’honnête homme celui qui a souffert l’atteinte du méchant.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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