LA FRANCE PITTORESQUE
Charité bien ordonnée
commence par soi-même
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Publié le lundi 21 novembre 2011, par Redaction
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Il faut penser à soi avant de s’occuper des autres. Il est également employé pour signifier qu’il faut s’occuper de ses propres défauts avant de critiquer ceux des autres.
 

Ce proverbe, que l’on pourrait plutôt considérer comme une maxime, mais une maxime égoïste, pris dans son sens le plus général, est parfaitement entendu et pratiqué par presque tout le monde. Chacun est porté naturellement à se préférer à tous les autres. L’auteur latin Térence, dans sa pièce intitulée : Andrienne, dit : Proximus sum egomet mihi, ce qui veut dire : Je suis à moi-même l’objet de ma première affection. Le même auteur a émis encore cette idée dans les deux vers suivants :

Verum illud verbum est, vulgo quod dici solet,
Omnes sibi esse melius malle quam alteri,

dont voici la traduction : La vérité est dans cette expression qu’on a coutume de répéter ordinairement, que tous les hommes se préfèrent personnellement aux autres.

Les Anglais ont un proverbe analogue : Charity begins to the home, ce qui signifie : Charité commence au logis, c’est-à-dire qu’avant de se montrer bon, aimable et charitable à l’extérieur, il faut être chez soi d’abord bon père et bon maître. Les Polonais expriment ainsi la même pensée avec une expression signifiant littéralement : Chacun porte les mains vers soi. Et La Fontaine a émis la pareille pensée dans ce vers : « Il n’est meilleur ami ni parent que soi-même. »

Dans tous les cas, notre proverbe est souvent invoqué par l’égoïste et lui sert d’autorité, puisque, se faisant le nécessaire du superflu, il pense d’abord à satisfaire ses plaisirs et ses fantaisies avant de songer aux besoins des autres.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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