LA FRANCE PITTORESQUE
C’est un compte d’apothicaire
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Publié le lundi 21 novembre 2011, par Redaction
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Cette locution proverbiale s’emploie quand on veut parler de la note singulièrement enflée d’un fournisseur, telle qu’en ont quelquefois présenté certains apothicaires qui vendaient de mauvaises drogues à des prix exorbitants
 

Il a paru à Tours, en 1553, un opuscule ayant pour titre : Déclaration des Abuz [Abus] et Tromperies que font les Apothicaires. En voici un extrait : « Ilz [Ils] n’useront jamais que de miel rousat [rosat] avecques [avec] quelques eaux puantes et de cela nous feront ung [un] beau item en leur partie et ne feront point de conscience de vendre ung tel gargarisme dix solz [sols] et quinze solz ce qui ne vault [vaut] pas deux solz.

« Ces misérables escorchent les malades, si les Médecins ne modèrent leurs parties, prevoyantz que leurs parties seront rongnees, ilz les augmentent du tiers, et semblent les marchantz de Paris, qui feront une marchandise qui ne vaudra que vingt solz, soixante solz, et pourmieulx vendre leurs drogues esventees, ilz se contenteront a dix solz et sept solz et demy (qui est beaucoup) pour jour, mais ilz mettront en leurs parties a vingt solz ce qui n’en vault que cinq.

« Lesquels [les apothicaires de Poitou] n’ont eu honte et conscience de vendre ung petit voirre de ptisane [un petit verre de tisane] avecque ung peu de miel trente solz faisant a croire [accroire] aux malades que c’est une décoction magistrale ; disant qu’il y entre des choses bien chères, jaçoit [quoique] il n’y entre que du régalice [réglisse], des raisins et de l’orge. »

Cette citation dispense de tout commentaire.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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