Avoir un avantage sur un autre
Cette expression proverbiale a été prise du jeu que les écoliers appellent jeu de barres et que l’on peut considérer comme une image de la guerre. Les joueurs sont divisés en deux camps placés en face l’un de l’autre, à une distance plus ou moins grande selon le terrain que l’on a choisi. Ces camps sont marqués par des lignes ou des barres qui en indiquent les limites. Un des joueurs s’élance à quelque pas de distance et tend la main à celui qui sort du camp opposé pour qu’il le frappe.
Aussitôt le premier coup reçu, celui qui a frappé s’élance après celui-ci qui s’enfuit du côté de son camp ; mais, s’il est atteint auparavant, il est fait prisonnier. Ainsi, successivement chaque joueur vient provoquer un joueur du camp opposé en se faisant frapper dans la main.
Dès qu’il y a un certain nombre de prisonniers, chacun cherche à délivrer ceux de son camp. La délivrance a lieu quand un joueur de l’un des camps parvient à toucher les prisonniers sans se faire prendre lui-même. Alors, la partie est gagnée, par conséquent, terminée et l’on en recommence plusieurs autres de la même façon.
Avoir barres sur quelqu’un signifie donc, dans le sens propre, qu’un joueur est sorti du camp, ce qui donne le droit de le faire prisonnier s’il est atteint. Dans le style figuré on se sert de ces mots pour désigner l’avantage qu’une personne peut prendre sur une autre.
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