LA FRANCE PITTORESQUE
Attacher le grelot
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Publié le lundi 21 novembre 2011, par Redaction
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On emploie ces mots pour désigner l’acte de celui qui se présente le premier, afin d’entreprendre ou de terminer une entreprise périlleuse et difficile
 

La Fontaine, dans sa fable (Livre II, fable II) intitulée : Le Conseil tenu par les rats, a fort spirituellement appliqué cette expression. Tout le monde connaît cette fable où les rats se réunissent en conseil pour aviser aux moyens de se soustraire aux griffes et aux dents de maître chat.

Le prudent doyen de la réunion est d’avis qu’il faut attacher un grelot au cou de l’ennemi commun, afin de pouvoir toujours l’entendre arriver. Mais le hic, c’est d’aller attacher le fameux grelot. Et personne (c’est-à-dire pas un rat) ne se présente pour tenter l’entreprise.

Conseil tenu par les rats

Conseil tenu par les rats

Voici, du reste, les derniers vers de la fable :

Chacun fut de l’avis de monsieur le doyen.
Chose ne leur parut à tous plus salutaire.
La difficulté fut d’attacher le grelot.
L’un dit : Je n’y vas point, je ne suis pas si sot ;
L’autre : Je ne saurais. Si bien que sans rien faire
On se quitta...

Voici la moralité déduite par l’auteur avec une finesse charmante :

J’ai maints chapitres vus
Qui pour néant se sont ainsi tenus ;
Voire chapitres de chanoines.
Ne faut-il que délibérer ?
La cour en conseillers foisonne.
Est-il besoin d’exécuter ?
L’on ne rencontre plus personne.

N’en est-il pas de même bien souvent chez les hommes ?

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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