De tout temps la politique s’est faite avec des sentiments et avec des idées. Et il a fallu, à toutes les époques, que les peuples, pour être gouvernés, fussent consentants. Ce consentement ne manqua pas plus à la deuxième dynastie qu’il n’avait manqué à la première. Il n’y eut pas plus de conquête par l’une que par l’autre. Sous les Mérovingiens, les Francs avaient été assimilés.
Quand vinrent les Carolingiens, l’assimilation était complète et la dynastie en formait elle-même la preuve. On trouve dans la généalogie des nouveaux rois toutes les races, toutes les provinces, l’Aquitaine et la Narbonnaise comme l’Austrasie. Ils étaient la plus haute expression de leur temps et ils eurent pour tâche de satisfaire les aspirations de leur siècle.
L’éclat que le nom de Charlemagne a laissé dans l’histoire suffit à montrer à quel point ils réussirent. Pour les contemporains, ce règne fut une renaissance ; on s’épanouit dans la réaction qui avait mis fin à l’anarchie de la dernière période mérovingienne. L’ordre était rétabli, le pouvoir restauré. Depuis la chute de l’Empire romain, à laquelle il faut toujours revenir, tant était puissante la nostalgie qu’avaient laissée Rome et la paix romaine, deux idées avaient fini par se confondre...
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