3 janvier 1759 : le pape Clément XIII défend aux ecclésiastiques d'assister aux représentations théâtrales

A peine le Vénitien Charles Rezzonico fut-il monté sur le trône pontifical, qu’il partagea ses soins entre l’état physique de la ville de Rome et l’état moral de l’Eglise. Il fit des règlements pour réprimer la licence du carnaval, et pour défendre aux ecclésiastiques la fréquentation du théâtre. Malheureusement celte habitude était trop enracinée dans les mœurs italiennes, et si la défense produisit quelque effet d’abord, on ne voit pas qu’il se soit soutenu longtemps. Les comédiens ne sont excommuniés ni en Italie, ni en Espagne : aussi telle cantatrice romaine a-t-elle réuni chez elle un cercle de cardinaux. A Vienne, où l’on se pique d’être orthodoxe, l’archiduc Rodolphe va au théâtre avec sa calotte de cardinal, et les princes de la famille impériale s’entretiennent familièrement avec les comédiens.

Clément XIII avait la manie des règlements. A la suite de plusieurs années de disette, il interdit le spectacle et toute espèce de divertissements pendant un hiver entier. Il anima l’Inquisition contre l’Emile de Rousseau (voyez 2 septembre 1762), et se compromit dans l’affaire des jésuites. (Voyez 3 février 1769. )