LA FRANCE PITTORESQUE
SAINT-GUILHEM-LE-DÉSERT. Guide
(par François Dezeuze)
Publié le samedi 24 septembre 2011, par Redaction
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Un vieux proverbe disait : « Pour vivre à Saint-Guilhem, il faut échine d’âne, dent de loup et jambe de chien ». Dans ce paysage dur, âpre et stérile, à quelques kilomètres du village, subsiste le plus vieux pont français de France, construit à frais communs par le monastère d’Aniane et celui de Gellone, et qui a su résister au terrible assaillant qu’est l’Erau dans ses jours de fureur. Un peu plus loin, la source de la Clamouse cache l’accès à « une véritable grotte de fées » demeurée telle que la nature l’a faite et que seuls quelques rares privilégiés intrépides ont pu admirer. Les paysans ne se sont pas satisfaits de la simple étymologie latine pour expliquer son nom et racontent volontiers la légende d’une pauvre mère que la perte de son fils rendit à jamais folle de douleur.

L’arrivée de Guilhem dans la vallée sauvage est narrée avec mille détails. Le plus curieux se rapporte au château qui domine le village. Il était dit-on, la demeure d’un géant que le saint délogea par la ruse, déguisé en servante. Posé en nid d’aigle sur un piton inaccessible, il fut un lieu de refuge et un observatoire qui servit notamment à « l’honorable corporation des braconniers pour échapper aux attaques, surprises et procès-verbaux de la maréchaussée ».

À l’intérieur du village, des passages voûtés conduisent, par des sentiers escarpés, à de petits jardins resserrés entre les maisons, vénérables aïeules, et les rocs de la montagne. L’église conforte cette atmosphère moyenâgeuse ; paradoxalement cette très vieille construction du IXe ou Xe siècle, « nuancée d’ocre jaune, de sienne naturelle...

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