LA FRANCE PITTORESQUE
CAP-SIZUN (La Révolution au fond du)
(par l’abbé Corentin Parcheminou)
Publié le vendredi 29 juillet 2011, par Redaction
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Certains sites semblent prédestinés à l’épopée : leur situation géographique, le combat permanent contre les éléments, l’âpreté de la vie quotidienne de leurs habitants, tout paraît concourir à l’éclosion de croyances fortes et d’un esprit d’indépendance bien marqué.

Ainsi en était-il du Cap-Sizun, où la Révolution provoqua de véritables bouleversements. La création des municipalités et les premières mesures politiques (décrets sur les biens nationaux, suppression d’offices et rétablissement de la discipline dans les corps de troupes) furent relativement bien accueillies par la population et par leurs nouveaux maires, qui étaient le recteur Gloaguen (à Cléden) et les abbés Le Pappe (à Goulien), Herviant (à Primelin), Le Gall (à Plogoff), Grascoeur (à Esquibien). Ce fut la prestation de serment des prêtres à la Constitution qui se révéla le véritable ferment de la résistance locale. Alors que le recteur Gloaguen (assermenté) s’efforce de temporiser et d’éviter à ses ouailles l’épreuve de force, les réfractaires (Kerloc’h, Kérisit, Bolloré, Dieuleveut Kerdréac’h...) sont de plus en plus nombreux. Ils sont voués à un sacerdoce clandestin, à la prison ou à l’exil.

Leurs paroissiens les cachent : à Plogoff, dans les anfractuosités de la côte ; dans une grotte de la Pointe du Raz, qui se trouve à mi-falaise ; ou en pleines broussailles à Cléden ; près du village de Kerlaouen ou dans une maison de four à Brézoulous ; et à Kerscoulet, Keriven, Kervigoudou, dans la porcherie du manoir de Kéridiern...

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