LA FRANCE PITTORESQUE
LOIGNY-LA-BATAILLE
de 1870 à 1912
(par l’abbé Provost)
Publié le vendredi 29 juillet 2011, par Redaction
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Au moment où commence ce récit, en 1870, Loigny n’est qu’un humble bourg de Beauce aux maisons d’apparence chétive et aux toits de chaume, qui ne compte pas plus, hameaux compris, de 435 habitants. Il deviendra cependant le théâtre de la bataille du 2 décembre qui met en pleine lumière la vérité sur la guerre de 1870 : ce fut « un châtiment public qui, accepté chrétiennement, serait devenu pour nous une rédemption ».

Nulle part, on ne trouve comme à Loigny une série de revers qui succèdent aux victoires de la veille au soir et aux avantages de la matinée. « C’est l’avortement de toutes les combinaisons politiques, la chute de toutes les espérances humaines, en même temps que l’immolation volontaire des plus saintes victimes ». À la faiblesse organique de la France s’est joint un ensemble de coïncidences malheureuses qui, même dans l’esprit de l’ennemi victorieux, donne la sensation que la chance, ou la Providence, plus que le mérite, est à l’origine de la tournure que prirent les événements. Avec l’aube du 2 décembre apparut une lueur d’espoir pour les habitants de Loigny. Ils crurent sortir d’un lourd cauchemar, voyant l’ennemi s’éloigner et leur village reprendre un peu de liberté.

Puis les soldats français commencèrent à arriver, sous l’acclamation des villageois, alors qu’une observation attentive de la plaine, depuis le haut du clocher, permit de constater la présence des Prussiens, évalués à cet instant à 40 000, tandis que la division Barry qui marchait en première ligne ne comptait, quant à elle, que 11 000 hommes, presque tous des mobiles sans instruction. Quand à neuf heures, le premier coup de canon retentit...

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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