Difficile de ne pas être séduit par la relation du voyage que le comte de Montalivet effectue, pour nous, ici, à Saint-Bouize et à Couargues et dans toute la région. Certes, le contraste est marqué entre le panorama très âpre du Sancerrois, version 1817-1819, qu’il dresse, malgré « les beautés de la nature, les profondeurs de l’immense couronne de verdure des coteaux de la rive gauche de la Loire » (...) et le tableau harmonieux et prospère qui s’offre à lui, quelques années après l’avènement de la IIIe République (1870) ; mais dans les deux cas, il exprime avec force son attachement pour cette belle contrée et pour ses habitants.
« La brutalité des faits substitua à la poésie qui me suivait partout avec ma jeunesse les spectacles d’un réalisme sans pitié », écrit-il dans la première partie de son ouvrage. Le futur homme d’État, ministre de Louis-Philippe, défenseur de la monarchie de Juillet, rallié, après la chute de l’Empire, aux républicains conservateurs, découvre très jeune les handicaps majeurs de cette région qu’il aime.
Faut-il citer « les chemins qu’on décorait du nom de routes » et leurs profondes ornières, « rappeler avec effroi le gouillat de la Jarlande » où les charrettes venaient se briser, la vétusté de l’église et du presbytère de Saint-Bouize, les prairies marécageuses autour du village, « la soupe faite uniquement avec de l’eau, quelques légumes frais et un peu de beurre ?...
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