Joseph Aréna, né en Corse, fut nommé adjudant général au siège de Toulon, où il mérita d’être cité pour sa bravoure. Il quitta son service en l’an 4, accompagna Salicetti dans son exil, revint en France, et le suivit à l’armée d’Italie : en l’an 5 il retourna dans sa patrie.
Elu député au conseil des Cinq-Cents, par le département du Golo, il donna sa démission après la révolution du 18 brumaire, et cet acte fut attribué à la haine qu’il portait à son ambitieux compatriote. Dans la fameuse séance où Bonaparte renversa le Directoire à l’aide de ses grenadiers, pendant que les cris de traître et usurpateur se croisaient de toutes parts, Aréna s’approcha du général, et le secoua fortement par le collet de son habit. On a supposé, mais sans fondement, qu’il avait un poignard pour le tuer.
Bonaparte ne pardonna jamais à l’énergique député la peur qu’il lui avait faite. Aréna se vit impliqué dans une conspiration dont le but supposé était de se défaire du premier consul, à l’Opéra, le 10 octobre 1800, le jour de la première représentation des Horaces. Il fut traduit, ainsi que Ceracchi, Topino-Lebrun, Demerville et Diana devant le tribunal, et la procédure demeura longtemps suspendue : mais l’attentat du 3 nivôse fit hâter le jugement.
Aréna fut condamné à mort, et exécuté avec les trois premiers de ses complices : il marcha au supplice avec courage.
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