LA FRANCE PITTORESQUE
30 janvier 1791 : mort du poète
et historien Claude-Carloman de Rulhière
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Publié le mardi 24 novembre 2009, par LA RÉDACTION
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Trois ouvrages principaux recommandent le nom de cet écrivain, l’Histoire de la révolution de Russie en 1762, l’Histoire de l’anarchie de Pologne, et les Eclaircissements historiques sur les causes de la révocation de l’édit de Nantes.

Né en 1735, Rulhière, dont le père et le grand-père avaient rempli les fonctions d’inspecteur de la maréchaussée de France, entra dans le corps des gendarmes de la garde. Il passa deux ans à Bordeaux en qualité d’aide-de-camp du maréchal de Richelieu, gouverneur de la Guienne. Le baron de Breteuil, ministre plénipotentiaire à la cour de Russie, l’appela auprès de lui, et c’est ainsi que Rulhière fut spectateur de la catastrophe qui rendit Catherine II veuve et souveraine absolue : de retour en France, Rulhière racontait ce qu’il avait vu, et ne tarda pas à l’écrire.

Cette relation anecdotique et inédite obtint le plus brillant succès : le bruit en vint même jusqu’à Saint-Pétersbourg, et alarma l’impératrice. M. d’Aiguillon mit en jeu M. de Sartine, qui menaça Rulhière de la Bastille s’il ne livrait son manuscrit. Mais ce dernier s’y refusa constamment ; seulement il promit de ne le faire imprimer qu’après la mort de l’impératrice.

En 1768 le ministère avait chargé Rulhière d’écrire, pour l’instruction du dauphin (l’infortuné Louis XVI), l’histoire des troubles qui déchiraient la Pologne ; et en 1771 une pension de six mille livres fut attachée à ce travail. Il n’était encore ni achevé, ni même connu, lorsqu’on 1787 Rulhière parvint à franchir les portes de l’Académie : ses titres littéraires ne se composaient alors que de sa relation manuscrite et du petit poème des Cabales, dont Voltaire avait fait la réputation.

Quoique toujours pensionné par le pouvoir, Rulhière ne l’avait pas flatté dans ses écrits : il désirait des réformes ; mais le vaste ébranlement de la révolution française l’effraya ; l’inquiétude avec laquelle il en observait la marche croissante contribua sans doute à abréger ses jours.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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