TRETS et sa vallée (Recherches archéologiques et historiques sur)

Disciple de Taine et de ses méthodes objectives, l’abbé Chaillan, dans l’ouvrage qu’il consacre à Trets et à sa vallée, ne se laisse égarer ni par l’attachement qu’il voue à sa petite patrie ni par ses convictions religieuses les plus profondes. Naturellement, il n’oublie pas son goût du terroir dans le choix de la ville dont il retrace l’histoire et il ne fait pas mystère de ses sentiments religieux quand il évoque les moines de Saint-Victor, bienfaiteurs longtemps appréciés, mais cette double motivation ne l’empêche pas de décrire la réalité telle qu’elle fut : la prospérité et la grandeur de Trets chef de vallée, mais aussi « le pays déchiré entre des prétentions rivales » à la fin du XVe siècle, ou le déclin du prieuré au cœur du XVIIe. Porté par ces deux passions, il n’en garde pas moins l’œil fixé sur des « pièces rigoureusement authentiques », tirées des archives départementales, communales et notariales, sur des outillages primitifs, amas de pierres et de briques et sur tant d’inscriptions, près des tombeaux et des temples, qu’il retrouve et déchiffre...

C’est ainsi qu’il peut faire revivre, pour les Tretsois d’aujourd’hui, une époque très lointaine, où les hommes gîtaient dans les cavernes et arpentaient « nos vastes plaines », la République massaliète qui « écrit la première ligne de notre histoire locale », la terrible bataille...