LA FRANCE PITTORESQUE
29 janvier 1743 : mort
du cardinal de Fleury
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Publié le lundi 23 novembre 2009, par LA RÉDACTION
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Fleury, né à Lodève le 22 juin 1655, dut ses premières dignités ecclésiastiques aux brillants succès de ses études : l’agrément de son esprit, l’élégance de ses manières et l’adresse d’une ambition presque imperceptible le conduisirent à toutes les autres. Louis XIV lui fit attendre longtemps l’évêché de Fréjus, dont on prétend que Fleury s’intitulait évêque par l’indignation divine.

André Hercule de Fleury

André Hercule de Fleury

En 1715, il donna sa démission sous prétexte que l’air de la mer nuisait à sa santé. Probablement il s’ennuyait de ne plus respirer l’air de la cour. Dans la même année il fut nommé précepteur du prince dont il devait être un jour le ministre.

Si Fleury sut inspirer à Louis XV beaucoup d’attachement pour sa personne, en revanche il lui en inspira très peu pour les sciences, et sous ce rapport l’éducation du royal élève ne lui fait pas d’honneur. Dans un poste plus élevé, Fleury ne montra pas une capacité plus haute. Ainsi que l’observe de Lacretelle, son administration fournit peu de choses à l’histoire.

« Le bien qu’il fit ne fut pas sans mélange de maux, et d’ailleurs fut passager. Le génie seul donne de la stabilité aux institutions. Le cardinal de Fleury n’eut que de la sagesse ; et pour restreindre encore ce mot, il n’eut que la sagesse d’un vieillard. S’il peut être proposé comme un modèle d’économie et de désintéressement, deux qualités dont la réunion est rare chez les hommes d’état, aucune de ses mesures n’a le caractère de grandeur ou de vaste utilité qui appelle l’attention de l’historien. »

L’administration du cardinal de Fleury commença en 1726, à l’époque de l’exil du duc de Bourbon ; les querelles religieuses en troublèrent seules la première moitié : la seconde se termina dans les revers de la France.

« C’était en lui une déplorable obstination, ajoute le même écrivain, que de garder les rênes de l’état à l’âge de quatre-vingt-dix ans ; de diriger une guerre dont il avait condamné l’injustice et prévu les malheurs ; de conduire à trois cents lieues de distance des armées dont il n’aurait pu ordonner les mouvements dans un âge plus heureux ; enfin de vivre à côté du scandale, lui qui avait à conserver la dignité d’un vieillard, d’un prince clé l’Église, et de l’instituteur d’un roi. Son déclin hâtait la décadence de la monarchie, qu’il avait soutenue seize ans avec plus de sagesse que de vigueur. »

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