LA FRANCE PITTORESQUE
14 juillet 1789 : de la légende à la réalité
ou les prémices de la Terreur
(Source : Démocratie Royale)
Publié le jeudi 14 juillet 2011, par Redaction
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En 2003, Jean Sévillia, auteur de biographies et d’essais historiques, se propose de rétablir quelques vérités historiques au sein de son ouvrage « Historiquement correct ». Le chapitre 8, intitulé La Révolution et la Terreur, aborde notamment le mensonge révolutionnaire ayant toujours cours au sujet de la prise de la Bastille du 14 juillet 1789.
 

Le 14 juillet, contrairement à la légende des manuels, explique Jean Sévillia, rédacteur en chef adjoint au service culturel du Figaro depuis 1994, la Bastille n’est pas prise par une foule spontanément mobilisée. L’opération est menée par une bande d’agitateurs à la recherche de fusils et de munitions, entrés par la porte que leur a ouverte le gouverneur Launay. En guise de remerciement, celui-ci est assassiné. De la vieille forteresse – que l’administration royale voulait déjà démolir – sont extraits, en fait de victimes de l’absolutisme, sept prisonniers : quatre faussaires, un libertin et deux fous.

La légende a fait de cette péripétie un haut fait d’armes. Michel Vovelle, historien marxiste, convient qu’il s’agit d’une « interprétation symbolique des faits ». Quelques heures plus tard, le prévôt des marchands, Flesselles, est abattu à la sortie de l’Hôtel de Ville. Son corps est dépecé et sa tête est promenée au bout d’une pique, en compagnie de celle de Launay. Le 22 juillet, c’est au tour de Bertier de Sauvigny, intendant de Paris, et de son beau-père, Foulon, d’être massacrés. Les émeutiers leur arrachent les viscères, brandissent leur coeur en triomphe et plantent leur tête au bout d’une pique. À l’assemblée, Lally-Tollendal s’émouvant de ces abominations, Barnave réplique : « On veut nous attendrir, messieurs, en faveur du sang qui a été versé hier à Pris. Ce sang était-il donc si pur ? »

À Strasbourg, Dijon, Nantes et Bordeaux, des groupes insurrectionnels chassent les autorités municipales. À Paris aussi, à Paris surtout. Pendant les années qui vont suivre, l’Hôtel de Ville exercera un constant chantage sur l’Assemblée, dans le sens de la surenchère. Manipulation des députés, pression des clubs, menace de la rue : le mécanisme révolutionnaire est lancé.

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