LA FRANCE PITTORESQUE
26 janvier 1806 : mort de l’avocat
et homme politique Jean-Joseph Mounier
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Publié le lundi 23 novembre 2009, par LA RÉDACTION
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Publiciste de la plus haute sagesse, ainsi que l’appelle madame de Staël, Mounier, né à Grenoble le 12 novembre 1758, remplissait dans cette ville les fonctions de juge royal. Choqué des abus qui fourmillaient dans les institutions politiques de la France, ses regards s’étaient fixés de bonne heure sur un ordre de choses plus conforme à la nature et à la raison : il nourrissait dans son cœur l’amour de la constitution anglaise, dont il avait soigneusement étudié le mécanisme.

Jean-Joseph Mounier

Jean-Joseph Mounier

Le Dauphiné envoya trente députes à l’Assemblée nationale : Mounier, nommé le premier, y porta les idées de toutes les réformes utiles qui en s’ortirent : mais il eut bientôt à gémir de ses erreurs et à lutter contre ses excès : il s’acquitta de cette tâche avec talent et courage. Il siégeait dans la partie de l’assemblée qu’on nommait la plaine ou le marais, à côté des Malouet, des Lally, des Clermont-Tonnerre. « Il n’y avait pas d’homme plus consciencieux, » dit encore madame de Staël.

Mounier quitta la France en 1790 : son exil volontaire tourna au profit de ses études : il en profita pour composer et publier deux ouvrages, dont le premier a pour titre : Recherches sur les causes qui ont empêché les Français de devenir libres ; et le second : De l’influence attribuée aux philosophes, aux francs-maçons et aux illuminés sur la révolution de France.

Rentré dans sa patrie après le 18 brumaire, Mounier accepta successivement les nominations de préfet et de conseiller d’état. Napoléon disait de lui : « Oh ! pour celui-là, c’est un honnête homme ; je sais ce qu’il pense. » Dans l’éloge prononcé sur sa tombe, Régnault de Saint-Jean-d’Angely peignit exactement son caractère d’un seul trait : Cet homme qui avait soif de la justice !

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