LA FRANCE PITTORESQUE
Semaine des deux ? des trois ?
des quatre jeudis !
(D’après « Le temps. Ses divisions principales, ses mesures
et leurs usages aux époques anciennes et modernes », paru en 1858
et « L’Intermédiaire des chercheurs et curieux », paru en 1869)
Publié le jeudi 10 février 2011, par Redaction
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À une personne voulant réaliser une chose semblant impossible, on peut dire qu’elle le fera la semaine des quatre jeudis, cependant qu’on employait auparavant l’expression semaine des trois jeudis. Lumière sur cette singulière locution.
 

Le temps. Ses divisions principales, ses mesures et leurs usages aux époques anciennes et modernes (1858), fournit l’origine de cette locution semaine des trois jeudis : « Le globe de la terre accomplit une révolution complète sur lui-même toutes les vingt-quatre heures, ou, si l’on veut ne considérer qu’un point de ce globe, ce point parcourt, dans le même espace de temps, la circonférence d’un cercle de 360 degrés, soit 4 degrés par minute.

Abrégé d'astronomie du XVIe siècle

Abrégé d’astronomie du XVIe siècle

« Si donc deux voyageurs, partis de la même ville, marchent l’un vers l’Orient, l’autre vers l’Occident, le premier voit le soleil se lever plus tôt le lendemain d’autant de fois quatre minutes qu’il a parcouru de degrés terrestres ; l’effet inverse a lieu pour le voyageur qui s’avance vers les régions de l’Occident. La différence croît de jour en jour jusqu’à l’instant du retour de nos deux voyageurs, revenus à leur point de départ après avoir fait le tour du monde.

« L’un sera en retard alors de trois cent soixante fois quatre minutes ou de vingt-quatre heures ; l’autre sera en avance d’une égale quantité de temps. Le soleil aura ainsi passé dans le ciel une fois de plus pour l’un, une fois de moins pour l’autre, qu’il n’a accompli de révolutions journalières pour les habitants du lieu où nos voyageurs se rencontreront de nouveau. Ils devront donc, selon les illusions de leurs sens, placer le jour de leur arrivée, soit un jeudi, par exemple, l’un un jour plus tôt, l’autre un jour plus tard que le jeudi local, et trouveront ainsi trois jeudis consécutifs. Une méprise de la nature de celle que nous venons de signaler, et qui fut commise par les premiers navigateurs qui firent le tour du monde, a donné naissance au dicton que nous venons de rapporter. »

Sans rapport avec la locution précédente, la semaine des deux jeudis existait également, ainsi appelée, selon L’intermédiaire des chercheurs et curieux de 1869, « parce qu’à l’entrée d’un pape à Paris, Benoît XII, probablement, qui se devait faire un jeudi, le temps fut si mauvais que la cérémonie fut remise au lendemain vendredi et, ce jour-là, on eut permission de ce même pape de manger de la viande, et on l’appela deuxième jeudi. »

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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