LA FRANCE PITTORESQUE
23 janvier 1812 : mort de La Romana
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Publié le lundi 23 novembre 2009, par LA RÉDACTION
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Au commencement de 1811, le maréchal Soult, sentant la nécessite de se débarrasser du voisinage importun de Badajoz, avait porté son attention vers la Guadiana. Il dirigea le corps du maréchal Mortier sur Olivenza, et se mit lui-même en marche à la tête de vingt mille hommes. A son approche, les généraux espagnols Ballestéros et Mendézabal s’enfoncèrent dans les montagnes, après avoir jeté quatre mille hommes dans Olivenza. Cette place vivement attaquée, bien qu’avec une artillerie insuffisante, se rendit au bout de dix jours. Tous les efforts des Français furent alors dirigés contre Badajoz.

La Romana, qui avait joint Wellington sur le Tage, apprit bientôt les dangers qui menaçaient ses lieutenants. Il se disposait à marcher à leur secours, lorsqu’une attaque d’apoplexie foudroyante l’enleva à Cartaxo le 23 janvier. Mendézabal fut nommé pour lui succéder, et marcha avec dix mille hommes pour dégager Badajoz.

La Romana a joué un grand rôle dans la guerre de l’indépendance, moins encore par ses talents militaires que par son activité, et cette opiniâtreté espagnole qui le roidit contre la mauvaise fortune. Sa résolution d’abandonner le Danemark avec son armée, lorsqu’il eut connaissance des événements de Madrid, fut conçue avec audace, et exécutée avec autant d’adresse que de présence d’esprit. Il débarqua en Espagne pour assister à la défaite d’Espinosa, passa dans le royaume de Léon, où il réunit les corps qui formèrent l’armée de gauche, et seconda ensuite les opérations de Wellington et de Hill sur la rive gauche du Tage. Il fut souvent en désaccord avec les Cortès de Cadix, qu’il seconda avec ardeur dans tout ce que leur inspirait la haine des Français et leur zèle pour la défense du pays ; mais il ne partageait pas leurs idées de liberté et n’approuvait pas les réformes qu’elles voulaient introduire dans le gouvernement. — Ch.

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