Louis Servin, avocat général au parlement de Paris, magistrat aussi éloquent que courageux, est célèbre par la mort extraordinaire que lui causa son zèle patriotique.
Louis XIII tenait un lit de justice, pour faire enregistrer des édits bursaux, dont son ministre et ses courtisans avaient besoin ; Servin, dans son discours, représenta fortement l’injustice et les inconvénients de ces nouveaux impôts : le roi s’impatienta, interrompit Servin, le menaça, lui donna des marques de colère, auxquelles Servin ne répondit qu’en suppliant le roi, dans ses conclusions, de livrer à la justice du parlement les fabricants et les instigateurs de pareils édits.
Alors la colère du roi fut au comble ; Servin ne put la soutenir plus longtemps ; il tomba mort aux pieds du roi. Deux vers latins qui lui servent d’épitaphe, consacrent la mémoire de ce fait :
Servinum una dies pro libertate loquentum Vidit, et oppressa pro libertate cadentem
(Le même jour vit Servin défendre la liberté par son éloquence, et mourir pour elle)
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