LA FRANCE PITTORESQUE
15 mars 1493 : Christophe Colomb
rentre des Indes
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Publié le mercredi 13 mars 2013, par Redaction
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Parti du port de Palos le vendredi 3 août 1492, Christophe Colomb découvrit le Nouveau-Monde le 12 octobre de la même année. Le 16 janvier suivant, il quitta Saint-Domingue, et mit à la voile pour l’Espagne : le 16 février, il arriva sur les côtes des Açores. La Nina, l’un de ses bâtiments, faisait eau de toutes parts. Peu de temps avant qu’il se mît en route, il avait perdu la Sainte-Marie, et la Pinta, commandée par Martin Pinson, l’avait ’quitté pour faire séparément des découvertes.

La Revue de l’histoire universelle moderne nous apprend que « l’amiral revit les côtes du Portugal le 4 mars. Etant entré dans le Tage, il débarqua à Lisbonne avec la permission du monarque. Sa présence dans cette ville, où il était si connu, excita un mouvement extraordinaire. Tout le peuple accourut pour voir les Indiens ramenés sur les vaisseaux espagnols ; la mer se couvrit de barques remplies d’une infinité de curieux, empressés d’interroger les navigateurs sur les principales circonstances de leurs découvertes. Jean II, qui n’était pas alors à Lisbonne, invita Colomb à se rendre auprès de lui, et le chagrin de voir une cour voisine recueillir les avantages qu’il avait dédaignés, n’excita dans ce prince ni jalousie, ni ressentiment. Au lieu d’accueillir l’offre qu’on lui fit de poignarder l’amiral pour enlever ses papiers et ses journaux, il lui prodigua les témoignages de la plus vive admiration.

Portrait présumé de Christophe Colomb, attribué à Ridolfo del Ghirlandaio

Portrait présumé de Christophe Colomb, attribué à Ridolfo del Ghirlandaio

« Le 13 mars, Colomb reprit la route de Séville, et le vendredi 15 du même mois, il entra dans le port de Palos, où il s’était embarqué. Le soir de cette journée, la Pinta, presque constamment repoussée au nord depuis son départ, rentra aussi dans le même port de Palos. L’absence de Colomb avait été de sept mois onze jours. Partout il excitait l’enthousiasme. Dès son débarquement on lui rendit les honneurs qui n’appartenaient en Espagne qu’aux seules têtes couronnées. Les magistrats, suivis de tous les habitants, vinrent le recevoir sur le rivage ; on tira le canon ; on sonna les cloches des églises en signe d’allégresse.

« Ces transports éclatèrent sur toute sa route, jusqu’à Barcelone, où était alors Ferdinand. Une foule d’habitants se rendirent sur son passage pour le combler d’éloges, pour voir les Indiens qu’il amenait au roi, et les raretés de toute espèce qui attestaient le succès inespéré de son voyage. Lorsque l’illustre navigateur parut devant Ferdinand et Isabelle, ces souverains se levèrent, le firent asseoir à leurs côtés, confirmèrent tous les dons et les prérogatives stipulés dans les traités convenus avec lui, et firent chanter, en action de grâces, dans la salle même où ils le reçurent, un hymne solennel.

Durant le séjour de Colomb à Barcelone, Ferdinand prit plaisir à paraître en public avec le prince royal à sa droite et l’amiral à sa gauche. La cour d’Espagne crut nécessaire de couvrir immédiatement d’une égide alors bien puissante les conquêtes pacifiques de son amiral : elle fit solliciter auprès du saint Siège la célèbre bulle, dite de Démarcation, publiée en mai 1493, qui établit le partage des domaines coloniaux de l’Espagne et du Portugal, à la charge, par ces puissances, de convertir au christianisme leurs habitants idolâtres. »

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