LA FRANCE PITTORESQUE
13 mars 1569 : bataille de Jarnac
et mort du prince de Condé
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Publié le mardi 12 mars 2013, par Redaction
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Charles IX ayant donné, le 25 septembre 1568, un édit par lequel il déclamait qu’il ne voulait qu’une religion en France, et ordonnait à tous les ministres de sortir du royaume, cet édit alluma la troisième guerre civile, plus animée que les autres, et dans laquelle les princes protestants d’Allemagne prirent parti ; c’est alors que La Rochelle devint le centre et le principal siège du parti réformé.

Louis Ier de Bourbon-Condé

Louis Ier de Bourbon-Condé

Cette ville, avantageusement située sur le bord de la mer, était devenue très florissante par un commerce fort étendu, et par les grands privilèges qu’elle avait obtenus de nos rois ; elle dominait alors sur l’Aunis, la Saintonge et l’Angoumois, où se donna la célèbre bataille de Jarnac.

L’armée royale était commandée par le duc d’Anjou, depuis Henri III, qui, secondé du maréchal de Tavanes, défit entièrement l’armée protestante, commandée par Louis Ier, prince de Condé. Ce prince avait alors un bras en écharpe, et un moment avant l’action, il avait reçu à la jambe un coup de pied du cheval du comte de la Rochefoucauld ; il se contenta de dire tranquillement aux gentilshommes qui le suivaient : « Vous voyez, messieurs, que les chevaux fougueux nuisent plus qu’ils ne servent dans un combat. » Son cheval fut tué sous lui, et le prince s’étant embarrassé sous le corps de cet animal, eut le malheur d’être fait prisonnier.

Montesquiou, capitaine des gardes du duc d’Anjou , ayant trouvé le prince assis auprès d’un buisson avec ceux qui l’avaient pris, demanda quel était ce prisonnier, et ayant appris que c’était le prince de Condé, il s’écria : « Tuez, tuez, morbleu ! » et lui cassa la tête d’un coup de pistolet.

Ainsi périt Louis Ier, tige de la branche de Condé, et oncle d’Henri IV, que tous les historiens nous représentent comme un prince brillant, aimable, plein de talent pour la guerre, propre aux affaires, propre aux plaisirs, aimé des femmes, honoré des guerriers, cher à la noblesse et au peuple ; il avait servi l’état avec distinction, sous le règne d’Henri II, à la bataille de Saint-Quentin, aux sièges de Calais et de Thionville.

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