LA FRANCE PITTORESQUE
6 mars 1714 : traité de Rastatt
entre le maréchal de Villars et le prince Eugène
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Publié le mardi 5 mars 2013, par Redaction
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Après la paix d’Utrecht en 1713, l’Empereur, qui avait refusé d’entrer dans les négociations, continua seul de soutenir le fardeau de la guerre contre la France. Le maréchal de Villars s’étant mis en marche vers le Rhin, s’empare de Landau, de Spire, de Worms et de tous les pays d’alentour. Il force les lignes du prince Eugène dans le Brisgaw, assiège et prend Fribourg, la capitale de l’Autriche antérieure. « Le conseil de Vienne, dit un historien célèbre, comprit alors que l’Empereur, sans l’Angleterre et la Hollande, ne pouvait prévaloir contre la France, et il se résolut trop tard à la paix. »

Le maréchal de Villars, après avoir si glorieusement terminé la guerre, eut encore la gloire de conclure cette paix à Rastatt, en qualité de plénipotentiaire de la France, avec le prince Eugène, plénipotentiaire de l’empereur. Ces deux généraux, ces deux hommes d’Etat, dignes de se combattre et de traiter ensemble, étaient pleins d’estime et même d’amitié l’un pour l’autre : « Mes ennemis sont à Versailles, et les vôtres à Vienne, disait le maréchal au prince Eugène. » On prit pour base le traité de Ryswick.

« Ainsi, dit l’historien du maréchal de Villars, après une guerre de quatorze ans, pendant laquelle l’empereur et le roi de France avaient été sur le point de quitter leur capitale, l’Espagne avait vu deux rois rivaux entrer tour à tour dans Madrid ; presque tous les Etats d’Italie avaient changé de souverains ; enfin, après une guerre dont toute l’Europe, excepté là Suisse, avait ressenti les horreurs, nous nous remettions précisément au point d’où nous étions partis en commençant. »

Lorsque le maréchal de Villars parut à Versailles après la pacification générale : « Voilà donc, M. le maréchal, lui dit le roi, le rameau d’olivier que vous apportez ; il couronne tous vos lauriers. » Quelques jours après, le maréchal accompagna le roi à la chasse ; le roi manqua plusieurs coups ; le maréchal s’étant approché de lui, le roi tira quatre coups de suite, qui portèrent : « M. le maréchal, dit Louis XIV, votre présence rend toujours mes armes heureuses. »

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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