LA FRANCE PITTORESQUE
10 mars 1678 : mort de Jean de Launois
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Publié le samedi 16 octobre 2010, par Redaction
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Jean de Launoy, célèbre docteur de Sorbonne, fut surnommé le Dénicheur de saints, parce que sa critique éclairée et alors hardie, avait détruit beaucoup de fausses traditions. C’est à lui que le curé de Saint-Roch faisait les plus profondes révérences, quand il le rencontrait, de peur qu’il ne lui ôtât son Saint-Roch.

Le premier président de Lamoignon le pria un jour de ne pas faire de mal à Saint-Yon, le patron d’une de ses paroisses : « Comment lui ferais-je du mal, dit Launoy, je n’ai pas l’honneur de le connoître. » Il avait rayé de son calendrier Sainte-Catherine, et le jour de sa fête il affectait de dire une messe de requiem.

Il attaquait les jésuites et n’était pas janséniste ; et il aima mieux être exclu de la Sorbonne, que de souscrire à la condamnation du célèbre Arnaud son confrère. C’est principalement depuis les écrits du docteur Launoy, qu’on ne confond plus Saint-Denis l’aréopagite avec Saint-Denis évêque de Paris ; qu’on ne croit plus au voyage du Lazare et de la Madeleine en Provence, ni à la fondation des Carmes sur le Mont-Carmel, par le prophète Elie, dont ils portent encore le manteau.

Parmi le grand nombre de ses ouvrages, on distingue un traité de Veteri ciborum delectu in Jejuniis, dans lequel il s’efforce de prouver, par des exemples des premiers siècles de l’Eglise, que les jours de jeûne on peut manger de la viande. On a aussi de lui une Histoire curieuse, savante et pleine de critiques, de l’une et de l’antre fortune d’Aristote dans l’école ; histoire qui a peut-être empêché de renouveler l’arrêt de 1634, lequel défend, sous peine de mort, de rien enseigner de contraire à la doctrine d’Aristote, par conséquent de rien savoir qu’Aristote n’ait pas su.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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