LA FRANCE PITTORESQUE
15 février 1802 : le corps du pape
Pie VI est ramené à Rome
()
Publié le vendredi 15 octobre 2010, par Redaction
Imprimer cet article

Le corps du pape Pie VI est ramené à Rome par monseigneur Spina, archevêque de Corinthe. Après avoir été chassé de Rome, l’infortuné Pie VI, traîné de prison en prison, était enfin arrivé à Valence, où il avait succombé sous le poids de ses infirmités et de ses malheurs. Il avait été inhumé sans aucune cérémonie, dans une petite chapelle. Après la journée du 18 brumaire, le nouveau gouvernement s’empressa de réparer les injustices et les outrages dont l’ancien avait accablé un vieillard respectable par tant de titres ; il ordonna qu’on lui rendît les honneurs funèbres convenables à sa dignité, et que son corps fût reporté dans la capitale du monde chrétien.

Ces vénérables restes furent reçus dans Rome avec la plus grande solennité. Ils furent transférés dans la basilique du Vatican. Le cortège était composé des élèves de Saint-Michel, des orphelins, de tous les domestiques des cardinaux, de tout le clergé séculier et régulier, d’un grand nombre de prêtres appartenant aux différentes églises, portant tous des cirges allumés ; d’un grand nombre de prélats, du prince Rezzonico, des magistrats nommés conservatori, qui, avec les chanoines des trois basiliques, portaient les coins du drap morturaire ; de la troupe de la ville, de la chambre secrète et d’honneur du Saint-Père, de la garde noble, de la cavalerie et de l’infanterie papale.

Le Saint-Père, pour recevoir les dépouilles mortelles de son prédécesseur, s’était rendu, accompagné de dix-huit cardinaux, à l’église Saint-Pierre, où il donna la bénédiction au peuple. On fit ensuite la vérification formelle du corps de Pie VI, qu’on trouva revêtu d’une soutane blanche, d’une mitre rouge et d’une étoile brodée, qui furent remplacées par les habits pontificaux.

Pendant la nuit du 17 février, on célébra les vigiles, et le matin suivant on dit un grand nombre de messes ; vers neuf heures, sa sainteté se rendit à la grande basilique, où elle assista avec cinquante-et-un cardinaux, au requiem chanté par le cardinal Antonelli, pendant que les troupes firent sur la place une triple décharge de mousqueterie.

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE