LA FRANCE PITTORESQUE
Louis II le Germanique, dit le Pieux ou le Vieil
(né en 806, mort le 28 août 876)
(Roi de Francie orientale (Germanie) : règne 843-876)
Publié le lundi 11 octobre 2010, par Redaction
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Roi de Francie orientale (Germanie), surnommé le Pieux ou le Vieil, il est le troisième fils de Louis le Débonnaire et de la reine Ermengarde, sa première femme, frère de Lothaire et de Pepin Ier d’Aquitaine. Il fut associé à l’empire en 817, lorsque l’empereur, son père, distribua ses royaumes entre les trois fils qu’il avait alors. La Bavière lui revenait.

Mais l’empereur voulut revenir sur les avantages qu’il avait faits à ses premiers enfants, s’étant marié depuis et ayant eu en 823 de ce second mariage un fils connu sous le nom de Charles le Chauve. Il souhaitait en effet former un royaume pour ce dernier fils, ce qui produisit une révolte générale.

On aurait peine à concevoir comment on donna le titre de Pieux à Louis, qui prit plusieurs fois les armes contre son père et qui hâta sa mort en s’emparant, en 840, de la Saxe, de la Thuringe, de tout le pays au delà du Rhin, si l’on ignorait qu’à cette époque les plus saints personnages étaient eux-mêmes entraînés par l’esprit de parti, parce que tout était parti dans l’empire.

Louis II le Germanique

Louis II le Germanique
(843-876)

En effet, Louis II le Germanique voyait la seconde femme de son père se rapprocher de Lothaire, dont l’ambition était généralement connue ; et il ne pouvait douter que ce rapprochement entre deux ennemis mortels n’eût pour but de l’exclure de l’héritage de Louis le Débonnaire. Il se saisit donc de ce qui devait lui revenir, afin que plus tard on ne lui objectât pas les prétendues dispositions que l’empereur aurait faites à sa mort ; et c’est ainsi qu’il se créa lui-même roi de Germanie.

D’accord avec Charles le Chauve, il combattit son frère Lothaire en 841 et gagna la bataille de Fontenoy, bataille mémorable qui affaiblit le pouvoir qu’avaient eu jusqu’alors les rois de France, les nobles, las de mourir pour les querelles des héritiers de Louis, ayant fait passer en loi qu’ils ne seraient obligés de les assister que contre les ennemis de l’Etat, ce qui les rendit bientôt arbitres de l’obéissance et des secours qu’ils devaient à leur souverain.

Louis montra beaucoup de modération après la victoire ; il sut maintenir ses peuples dans le devoir et éloigner la guerre de ses Etats, bonheur qu’on ne connaissait plus en France. Ses fils s’étant révoltés contre lui, il se souvint qu’il s’était lui-même révolté contre son père, et les ramena à l’obéissance sans employer la rigueur.

Son courage, son talent pour gouverner, ont fait regretter que, dans le partage de l’empire la France ne fût pas tombée sous sa domination : car des héritiers de Charlemagne, il était le seul capable de contenir les factions, de se former un grand parti, tant par la douceur et la fermeté de son caractère que par les grâces de sa personne et l’enjouement de son humeur.

Il mourut à Francfort le 28 août 876, à l’âge de 70 ans, laissant trois fils : Carloman ; Louis, connu sous le nom de Louis III le Jeune, roi de Francie orientale ; Charles, connu sous le nom de Charles III le Gros. Ces trois princes se partagèrent la Germanie, qui formait alors un immense royaume, puisque, outre l’ancienne France au delà du Rhin, elle comprenait la Saxe, la Thuringe, la Bavière, la Pannonie, le pays des Grisons, la Lorraine et quelques provinces en deçà du Rhin.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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