LA FRANCE PITTORESQUE
21 janvier 1774 : mort de Mustapha III
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Publié le dimanche 22 novembre 2009, par LA RÉDACTION
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Ce prince, l’aîné des enfants du sultan Achmet III, passa vingt-sept années de sa vie dans une prison, depuis la déchéance d’Achmet son père, jusqu’à la mort d’Othman III, son cousin : il parvint à l’empire en l’1757. La première partie de son règne fut marquée par des réformes utiles ; la seconde, par une résistance tardive et malheureuse aux projets de la Russie sur la Pologne, la Crimée et la Grèce. Mustapha prit les armes en 1769 ; l’année suivante sa flotte fut brûlée à Tchesmé, et ce grand revers en amena une longue suite d’autres. Mustapha se sentait affaibli de corps, mais non découragé d’âme, lorsque la mort le surprit à l’âge de cinquante- huit ans.

L’impératrice Catherine ne se montra pas juste envers l’ennemi dont la fortune chancela devant la sienne. Dans une de ses lettres à Voltaire, qui épuisait toutes les ressources de son esprit adulateur à se moquer de Mustapha, elle accuse le sultan d’une ignorance profonde, en affectant de douter qu’il sache lire et écrire : elle ajoute qu’il est d’un naturel atroce et sanguinaire. L’histoire donne à Catherine un démenti formel ; le sultan avait employé les loisirs forcés de sa longue retraite à s’instruire dans l’histoire et dans les lettres, dont il se déclara le protecteur : les regrets unanimes du peuple répondent aux autres reproches. Toute la sévérité du sultan se porta sur des matières religieuses, et son économie ne fut que trop justifiée par les guerres désastreuses qu’il eut à soutenir.

C’est aux victoires remportées par les Russes sous le règne de Mustapha qu’il faut attribuer le premier réveil de la liberté dans la Grèce.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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