LA FRANCE PITTORESQUE
1er janvier 1560 : mort de Joachim Du Bellay
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Publié le mercredi 11 novembre 2009, par LA RÉDACTION
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Ce poète, qu’on ne lit plus, mérite cependant un souvenir. Il fut membre de cette fameuse pléiade française formée par Ronsard sous le règne de Henri II, à l’exemple de la pléiade grecque, qui florissait sous le règne de Ptolémée-Philadelphe.

La nôtre se composait de Ronsard, Du Bellay, Baïf, Belleau, Jodelle, Jean Dorât et Ponthus. Ce qu’en général on reproche à cette réunion de poètes, c’est d’avoir méconnu le génie de la langue qu’ils avaient à former, et d’avoir perdu beaucoup de temps et d’efforts pour la rendre grecque et latine, oubliant l’exemple de Marot, dont toutes les traditions étaient françaises. Toutefois il y aurait de l’ingratitude à nier les services qu’ils ont rendus à notre idiome naissant ; Du Bellay, comme son maître Ronsard, parvint de temps en temps à l’enrichir, sans violence, de quelques beautés conquises dans le commerce des muses antiques. Il lit plus que d’enrichir notre langue par ses vers, il la défendit en prose dans une dissertation, où l’on trouve de la chaleur et du savoir.

Du Bellay, qui mourut d’apoplexie, à l’âge de trente-six ans, a laissé des poésies françaises et latines. Dans les nombreuses épitaphes que l’on composa pour lui, on l’appelle, suivant le style du temps, pater elegantiarum, pater omnium leporum, c’est-à-dire père de l’élégance, père de toutes les grâces.

Joachim Du Bellay était chanoine ; il allait obtenir l’archevêché de Bordeaux, quand la mort l’atteignit. La France doit à sa famille plusieurs hommes distingués dans la littérature, dans les armes et dans l’église. Guillaume Du Bellay, qui mourut le 1er janvier 1543, fut l’un des meilleurs capitaines et des plus mauvais courtisans de son siècle. Jean Du Bellay, son, frère, parvint successivement aux dignités d’évêque, d’archevêque et de cardinal. Il se joignit au savant Budé pour décider François Ier à fonder le Collège-Royal. Lorsque les Impériaux assiégeaient Péronne, il conseilla aux Parisiens effrayés d’élever un rempart : ce rempart est devenu dans la suite le boulevard que nous voyons aujourd’hui.

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