LA FRANCE PITTORESQUE
20 janvier 1793 : assassinat de Lepelletier de Saint-Fargeau
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Publié le samedi 21 novembre 2009, par LA RÉDACTION
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Lepelletier de Saint-Fargeau n’était pas un magistrat sans mérite ; membre de l’Assemblée constituante, il se montra dévoué aux intérêts de la monarchie et delà noblesse jusqu’au 12 juillet 1789 ; à cette époque il changea brusquement de système, et se signala parmi les révolutionnaires les plus ardents. Ses discours et son exemple eurent une grande influence sur le procès du Roi, et quoique dans le cours de l’année 1791 il eût insisté fortement pour l’abolition de la peine de mort, il la prononça contre l’infortuné monarque. On prétend qu’il répondit à l’un de ses amis qui s’étonnait de sa violence : « Que voulez-vous, quand on a six cent mille livres de rentes, il faut être à Coblentz ou au faîte de la montagne. »

Le 20 janvier, la veille de l’exécution du funeste arrêt, Lepelletier dînait au Palais-Royal chez un restaurateur nommé Février. Au moment où il s’approchait du comptoir pour payer sa dépense, un inconnu l’aborde et lui demande s’il ne s’appelle pas M. Lepelletier, s’il n’a pas voté la mort du Roi.

Lepelletier répond affirmativement à ces deux questions, en ajoutant qu’il a voté selon sa conscience. A l’instant l’inconnu lui plonge un couteau dans le sein et disparaît. On a su depuis que c’était un ancien garde du corps, nommé Paris, et qu’il avait fait vœu l’immoler un des juges de Louis XVI.

La mort de Lepelletier anéantit le dernier espoir de sauver l’illustre victime ; ses bourreaux s’emparèrent de ce prétexte pour répandre dans la capitale les menaces et l’effroi.

Les honneurs du Panthéon furent accordés au régicide, et le pinceau de David immortalisa ses restes inanimés.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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