LA FRANCE PITTORESQUE
19 janvier 1787 : mort du médecin
Michel-Philippe Bouvart
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Publié le samedi 21 novembre 2009, par LA RÉDACTION
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Michel-Philippe Bouvart, né à Chartres le 11 janvier 1711, a joui d’une réputation colossale comme praticien. Il la dut peut-être moins à des talents extraordinaires qu’à une grande habileté pour profiter de tout ce qui peut faire réussir dans le monde, où la fortune d’un homme tient en général plus à son caractère qu’à son mérite réel.

S’il possédait à un haut degré ce qu’on est convenu d’appeler le tact médical, c’est-à-dire ce coup d’œil rapide d’un médecin exercé qui semble embrasser à la fois toutes les phases d’une maladie, et cette hardiesse dans le pronostic qui étonne toujours parce qu’elle frappe quelquefois juste, il ne se distinguait pas moins par un abord froid et austère, un parler laconique et sentencieux, un air hautain et despote, un ton tranchant et décidé, une franchise poussée jusqu’à la rudesse et l’inhumanité, en un mot par des manières qui manquent rarement d’en imposer au vulgaire, plus enclin à se laisser guider par les sens que par l’intelligence.

Ses écrits, qui ne roulent que sur des sujets d’un intérêt momentané, sont en petit nombre, et la plupart assez piquants. Bouvart était trop positif et trop dépourvu d’enthousiasme pour songer à la postérité ; mais une noble indépendance et un rare désintéressement lui valurent l’estime et la vénération de ses contemporains.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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