LA FRANCE PITTORESQUE
19 janvier 1811 : rétablissement de l’Académie de la Crusca
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Publié le samedi 21 novembre 2009, par LA RÉDACTION
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Surrey (Henri-Howard) fut bon poète et brave guerrier. Elevé au château de Windsor avec le jeune Henri Fitzroy, duc de Richmond, fils naturel de Henri VIII, à dix-sept ans il parcourait l’Italie, faisant des vers et rompant des lances pour une belle qu’il a immortalisée sous le nom de Géraldine. A Florence, il publia un défi contre tout venant, chrétien, juif, sarrazin, turc ou cannibale, qui refuserait la palme à sa maîtresse, et il sortit vainqueur du tournoi.

Henri VIII le nomma comte de Surrey, en récompense de la part qu’il avait prise aux actions militaires de son règne. Le même prince le fit déclarer coupable de haute trahison par l’organe d’un jury servile, sous l’accusation absurde d’avoir ambitionné la couronne. Surrey eut la tête tranchée le 19 janvier 1547 ; Henri VIII, son bourreau, mourut neuf jours après. (Voy. 28 Janvier.)

Le comte de Surrey donna le premier à la noblesse de son pays l’exemple du commerce des Muses : il inventa le vers blanc, et concourut avec sir Th. Wyat à faire passer dans la poésie anglaise quelque chose de la douceur et de la mélodie italienne.

19 janvier 1811 : rétablissement de l’Académie de la Crusca

L’Académie de la Crusca, fondée en 1582, est célèbre par le dictionnaire et par les éditions correctes que l’on doit à ses soins. La ville de Florence lui servait de siège, et de là elle imposait des lois à toute l’Italie.

« Elle a pris son nom de son emploi et de la fin qu’elle se propose, qui est d’épurer la langue toscane, et pour ainsi dire d’en séparer le son. Sa devise est un blutoir avec ce mot italien : II più bel fior ne coglie : II en recueille la plus belle fleur. » (Dictionnaire de Trévoux.)

Autrefois, dans la salle où se tenait cette Académie, tout faisait allusion à son nom et à sa devise. Les sièges avalent la forme d’une hotte à porter du pain ; leur dossier, celle d’une pelle à remuer le blé : les coussins des chaises ressemblaient à des sas, et ainsi de suite.

Pour son début littéraire l’Académie de la Crusca publia ses Critiques du Tasse, comme l’Académie française celles de Corneille.

Napoléon ordonna son rétablissement, qui eut lieu le 19 janvier 1811.

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