LA FRANCE PITTORESQUE
Physionomie de la Vienne
(Région Poitou-Charentes)
Publié le lundi 19 avril 2010, par Redaction
Imprimer cet article

La Vienne n’est point un département montagneux ; ce n’est pas non plus un département absolument plat. Il se compose, en général, de vastes plateaux mamelonnés, nus ou entrecoupés de taillis et de forêts : dans ces plateaux, l’action patiente du temps, des pluies, des cours d’eau, a creusé à la longue des vallées sinueuses, profondes, çà et là fort gracieuses et même vraiment pittoresques. La pente du pays étant dirigée du sud au nord, suivant le cours des rivières principales, c’est naturellement vers le sud, c’est-à-dire dans la portion du département par laquelle entrent les cours d’eau venus des départements plus élevés, que se dressent les collines les plus hautes de la Vienne.

La colline la plus élevée du département de la Vienne, celle de Prun, atteint 233 mètres au-dessus de la mer, au nord-est de la petite ville de l’Isle-Jourdain, non loin des frontières de la Haute-Vienne, entre des vallons dont les ruisseaux - la Grande-Blourde et la Petite-Blourde - portent les eaux à la Vienne. Cette altitude de 233 mètres est environ le double de celle des collines de Poitiers, mais ce n’est encore que le vingtième ou le vingt-et-unième du Mont-Blanc (4 810 mètres), la plus haute des montagnes de la France et même de l’Europe entière, jusqu’au Caucase.

D’autre part, les points les plus bas du département, l’endroit où la Vienne reçoit la Creuse et passe en Indre-et-Loire, et celui où la Dive du Nord entre définitivement dans le Maine-et-Loire, se trouvent à environ 35 mètres d’altitude. De 35 mètres, point le plus bas, à 233 mètres, sommet le plus haut, il y a 198 mètres : ainsi la pente totale du département de la Vienne est d’à peu près 200 mètres.

Le département de la Vienne renferme diverses natures de terrain, et par conséquent diverses zones de végétation : des granits vers les frontières de la Haute-Vienne ; des liais, d’Availles à la Trimouille ; des terres rouges très propres au châtaignier, entre Civrai et le cours de la Vonne ; des terrains jurassiques, dans tout le centre, autour de Poitiers ; des collines où de pures et abondantes fontaines donnent naissance à la Dive du Nord, jusqu’aux frontières de l’Indre ; des grès verts, dans le fertile canton de Lencloître ; des craies, autour de Loudun et au nord de Châtellerault, etc. Mais en dépit de ces variétés de sol et des diversités de culture qui en résultent, il n’y a pas de régions naturelles bien tranchées dans le département de la Vienne, comme par exemple dans quelques départements voisins : la Charente, où le pays de Confolens est absolument différent des Terres-Chaudes, les Deux-Sèvres, qui ont leur Bocage, leur Plaine et leur Marais, l’Indre, où l’on trouve le Bois-Chaud, la Brenne et la Champagne, toutes régions fort dissemblables de nature, de climat, d’aspect.

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE