LA FRANCE PITTORESQUE
Climat de l’Ain
(Région Rhône-Alpes)
Publié le dimanche 18 avril 2010, par Redaction
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Si le climat d’un pays ne dépendait que de la latitude, le département de l’Ain serait tempéré, puisqu’il est coupé par le 46e degré, et que par conséquent il n’est pas beaucoup plus loin de l’Équateur que du Pôle. Mais l’altitude des lieux habités a sur le climat une influence plus considérable encore que la plus ou moins grande distance du Pôle ou de l’Équateur. Plus un endroit est élevé, plus il est froid en moyenne et plus il est soumis à de brusques changements de température. D’autre part, il faut tenir aussi grand compte de la direction des vallées, de l’exposition aux divers vents, de la nature du sol.

Tout l’est et, en partie, le centre du département sont faits de montagnes, dont quelques-unes fort hautes ; aussi les lieux habités y sont-ils généralement froids ou très froids suivant leur altitude ; l’hiver y est long, les neiges abondantes, la vie dure, sauf dans les vallées abritées et basses. L’ouest est peu élevé au-dessus des mers, mais, dans le sud de cette seconde moitié du département, dans la Dombes, le sol est compact, les étangs sont innombrables, et cela suffit pour que le climat y soit humide, froid, désagréable et malsain.

Quant à la partie du nord, à la Bresse, d’ailleurs plus basse que la Dombes, la température y est plus chaude, moins humide, moins capricieuse que dans le pays des étangs ; et il y a une telle différence entre son climat et celui des hauts plateaux du Bugey ou des hautes montagnes du pays de Gex, qu’on croirait la Bresse extrêmement éloignée, dans la direction du sud, de la plupart des communes des arrondissements de Gex, de Belley, de Nantua.

Avec la Bresse, les lieux les plus tempérés du département sont ceux qui se trouvent à l’est ou dans le sud, sur les bords du Rhône, sur le cours inférieur des affluents de ce fleuve, la plaine qu’arrose l’Ain, de Pont-d’Ain jusqu’à Loyettes, enfin le rivage de la Saône.

Une circonstance contribue à empirer le climat d’une foule de lieux habités du département, la direction des vallées, qui presque toutes sont plus ou moins ouvertes du nord au sud, ou du sud au nord ou au nord-ouest, et qui par conséquent sont très accessibles aux vents du nord qui règnent dans la contrée 7 mois sur 12.

Bourg, dont le climat n’exprime point la moyenne du pays, l’ensemble du département étant bien plus froid en moyenne que son chef-lieu, Bourg a 120 jours de pluie, la Bresse 65 jours de gelée et 27 jours de tonnerre par an ; les hivers y sont un peu plus rudes qu’à Paris et, en revanche, les étés plus chauds.

En somme, l’Ain appartient au climat rhodanien, l’un des sept entre lesquels on partage habituellement la France : climat brusque, de la classe de ceux qu’on nomme continentaux parce que les pays où ils règnent sont éloignés de la mer, qui égalise et adoucit les températures. La température moyenne, de 11°, est d’un demi-degré environ plus élevée que celle de Paris.

Si toute I’eau tombée du ciel pendant l’année, pluie ou neige, restait sur le sol sans être bue par la terre ou pompée par le soleil, on recueillerait dans les douze mois, à Bourg, une nappe d’eau de 1m10 de profondeur. La hauteur des pluies est de près de 1m20 à Jasseron et de 1m37 à Poncin ; or la moyenne des pluies, dans toute la France, n’est que de 77 centimètres. Le département de l’Ain est une des régions de la France qui reçoivent le plus de pluie.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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