LA FRANCE PITTORESQUE
Atelier d’enluminure
Claire Guillemain (Maine-et-Loire)
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Publié le dimanche 18 avril 2010, par Redaction
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En prononçant le mot « enluminure », on pense tout de suite à « lumière » ; effectivement ce terme est tiré du latin « illuminare » qui veut dire mettre en lumière, donner la lumière au texte par l’intermédiaire de l’image et de la couleur. Symboliquement l’image illumine le texte en clarifiant le sens de celui-ci ; l’or et l’argent employés vont le rehausser de leur éclat. Ce qui caractérise cet art et lui confère sa richesse, ce sont la minutie et la finesse de la réalisation dans les moindres détails.

Claire GUILLEMAIN, artiste enlumineur, s’est passionnée toute jeune par l’histoire médiévale et par le dessin. C’est donc à travers les livres d’histoire qu’elle a découvert l’enluminure et a tout d’abord essayé de recopier certains détails. Ne voulant pas en rester là, elle a cherché à découvrir ces techniques quelque peu oubliées et pour cela a intégré l’Ecole Française d’Enluminure, aujourd’hui disparue. Après deux ans de formation, elle consacra quelque temps à l’étude des techniques avec les outils et matériaux de l’époque (préparation des pigments natures, dorure à la feuille d’or, etc.). Il est nécessaire lorsque l’on pratique l’enluminure traditionnelle, de respecter ces techniques. La pratique de l’Enluminure l’a tout naturellement amenée à se pencher sur la Calligraphie ; ces deux arts étant complémentaires et indissociables, l’image mettant en valeur, le texte écrit.

UN PEU D’HISTOIRE
L’essor du manuscrit enluminé est indissociable de la généralisation de l’usage du parchemin (peau d’animal). Le parchemin va permettre la création du « codex » (livre tel qu’il se présente de nos jours) qui remplace le rouleau de papyrus. Les feuilles plates du parchemin rendent l’utilisation du codex plus facile.

Au Moyen Age, le livre n’est pas un simple objet, il a valeur d’un signe, il porte le témoignage de la Promesse du Salut chrétien et sa valeur n’est pas moindre que celle de la croix. « La religion chrétienne est une religion du livre » Otto PACHT. Au début du Moyen Age, les livres étaient conservés sur l’autel de l’église, ce qui montre le symbole qui les caractérise.

Un des phénomènes les plus typiques de l’enluminure est la confrontation de l’écriture et de l’image qui a contribué à la naissance de la Lettrine (la lettre décorée permet de faire ressortir un passage important du texte). De la lettrine simple, les artistes du Moyen Age vont laisser courir leur imagination en créant la lettre figurée, la lettre historiée, jusqu’aux enluminures en pleine page de la période gothique. Du Ve siècle au XIIe siècle, les enluminures seront réalisées dans les monastères ; au XIIe siècle, avec le développement des universités, des ateliers laïcs voient le jour. La haute société va devenir férue de cet art, cette nouvelle clientèle va permettre à ces nouveaux artistes, les enlumineurs, de se développer et de se regrouper en corporation. La réalisation d’un livre est très coûteuse, les plus beaux manuscrits n’auraient jamais existé sans le soutien de mécènes tels que Jean de Berry, Charles V, etc.

L’âge d’or de l’enluminure en France est le XVe siècle, mais avec l’apparition de l’imprimerie, la réalisation du manuscrit enluminé est devenu très coûteux ; les oeuvres vont se raréfier jusqu’à la fin du XVIe siècle où elles disparaissent. La redécouverte de cet art merveilleux est importante pour notre époque ; sans l’enluminure nous n’aurions que très peu de traces de la vie quotidienne au Moyen Age ; on se fait par exemple une idée de l’habillement en regardant les enluminures qui représentent soit les princes, soit les gens du peuple dans leurs habits de la vie de tous les jours ou lors de cérémonies fastueuses.

LA TECHNIQUE
La réalisation d’une enluminure se fait en respectant les règles du passé, ce qui n’exclut en rien la création personnelle. Créer en respectant les critères médiévaux nécessite une connaissance importante de l’iconographie et de la stylistique variant suivant les périodes et les régions, (ex. le costume, l’architecture).

Le parchemin (peau de veau, agneau, chèvre) préparé, est dégraissé avec du fiel de boeuf. Après esquisse au crayon sur un brouillon, on dessuie (recopie) à la mine de plomb ou au crayon sur le parchemin le modèle à exécuter. On intervient en premier par la pose de la dorure, la feuille d’or est appliquée sur un « gesso », celui-ci servant à obtenir un volume. Les couleurs sont préparées avec des pigments naturels broyés et mélangés avec des détrempes à l’oeuf et à la gomme arabique. L’application se fait en superposant les couches de couleur, du plus clair au plus foncé afin d’obtenir du volume, en dégradant à chaque nouvelle couche. Des petits pinceaux en poil de martre sont utilisés afin d’obtenir les détails les plus fins possibles.

L’activité artistique de Claire GUILLEMAIN réside autour de deux grands thèmes :

  1. La réalisation d’oeuvres :
    • Copie d’une page enluminée sur commande, création d’une enluminure à l’occasion d’une fête historique ou sur un thème particulier, calligraphie de texte enluminé, frise créée en fonction du sujet du texte.
    • Œuvres héraldiques, blasons réalisés sur parchemins pour particuliers, corporations ou villes, chartes de jumelage, menus pour fête, etc.
  2. L’enseignement et la transmission de ce savoir : il est nécessaire de transmettre ces techniques pour que la connaissance de cet art se développe.
    • Intervention en milieu scolaire (tous niveaux)
    • cours pour adultes à Nantes et Cholet
    • Stages en Maine-et-Loire, Vendée, Loire-Atlantique (déplacement pour un groupe sur toute la France)
    • Cours d’enluminure par correspondance.
    POUR TOUT RENSEIGNEMENT :
    CLAIRE GUILLEMAIN - ATELIER D’ENLUMINURE
    « Lala » - 49360 Maulevrier
    Web www.enlumine.org

    Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
    Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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